Togo : le Togo projette 25.000 tonnes pour les cinq ans à venir à destination des marchés de niche
le 23/10/2012 13:10:59
Togo

Producteur modeste de cacao avec une production annuelle actuelle de 12.000 tonnes, soit moins de dix fois de moins que celle de la Côte d'Ivoire, premier mondial avec 1,4 million de tonnes, le Togo projette d'atteindre 25.000 tonnes au cours des cinq prochaines années en ciblant notamment les marchés de niche avec un produit de qualité, d'après ses dirigeants.

Pratiquée dans la région forestière du Sud-Ouest, la cacaoculture reste une activité marginale dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, une région qui pourtant domine à plus de la moitié le marché international, grâce évidemment à la Côte d'Ivoire suivie de près au palmarès des plus grands producteurs aux deuxième et troisième rangs par le Ghana et le Nigeria. "La production actuelle est très faible. C'est dû pour l'essentiel à la crise que nous avons traversée pendant quinze ans. Mais, il y a une reprise actuellement, puisque l'Etat met à disposition aujourd'hui l' essentiel des financements pour relancer la production", a déclaré à Xinhua à Yaoundé Enselme Gouthon, secrétaire général du Comité de coordination pour les filières café et cacao (CCFCC).

A travers ce responsable et d'autres délégués, le Togo a activement pris part aux travaux de la 75e Assemblée générale de l' Alliance des pays producteurs de cacao (COPAL) et de la 17e conférence internationale sur la recherche cacaoyère tenus respectivement du 8 au 12 octobre et du 15 au 20 octobre dans la capitale camerounaise.

Pour Gouthon, ces rencontres ont été l'occasion d'approfondir le lancinant débat sur la durabilité de la cacaoculture et la sécurité des producteurs, une préoccupation résumée par le thème de la conférence sur la recherche cacaoyère "améliorer la rentabilité des petites et moyennes exploitations : clé principale pour une économie cacaoyère mondiale durable", avec la participation de plus de 150 chercheurs de plus de 30 pays du monde.

En chute libre, presque au même niveau désormais que le café, la production togolaise s'était à 70.000 tonnes auparavant. Hormis la situation d'impasse sociopolitique interne de près quinze ans, liée à l'état de santé dégradant de feu Gnassingbé Eyadéma, ce déclin s'explique aussi par la morosité du marché international relative à la baisse des cours du cacao de 2006-2007.

D'après Enselme Gouthon, cette épreuve a eu un lourd impact sur le secteur.

"Les filières café et cacao ont été aussi touchées par la crise mondiale. Puisqu'à un moment donné les prix ont chuté sur le plan international, ça a découragé les paysans (qui) n' arrivaient plus à avoir un prix rémunérateur. Ce qui a poussé les paysans à abandonner évidemment la production du café et du cacao".

Les prix pratiqués sont en effet fonction de l'évolution du marché international. "La commercialisation du cacao est libre actuellement. C'est le prix du marché. Si le prix du marché sur la base CAF est par exemple de 1.200.000 ou 1.300.000 CFA (2.400 ou 2. 600 USD) la tonne, le prix au producteur serait environ 70% de la valeur CAF".

Avec le récent accord l'impulsion du Conseil international du cacao (ICCO, basé à Londres en Grande-Bretagne) qui prend en compte la question des prix rémunérateurs aux producteurs et la durabilité de l'économie cacaoyère, l'espoir est de retour.

Pour tirer profit du nouvel environnement, le Togo s'est mis à l'école des pays tels que le Ghana, "puisqu'on a été à plusieurs reprises au Ghana", renseigne le secrétaire général du CCFCC.

"Nous nous inspirons de l'évolution des technologies pour pouvoir améliorer la production, parce que l'objectif pour le Togo est d'identifier les marchés de niche, c'est-à-dire privilégier la qualité. Quand on n'est pas un gros producteur, il vaut mieux privilégier la qualité. Nous avons un vaste programme qui permet de faire en sorte que la qualité soit privilégiée. Pareil pour le café,où nous avons un programme café gourmet d'ailleurs", ajoute-t- il.

Sur les quelque 7 millions de Togolais, environ 20.000 familles vivent de la production du cacao. Vieux de plus de trente voire plus de quarante ans, le verger fait l'objet d'une cure de jouvence, avec l'exploitation des nouvelles technologies agricoles matérialisées par la mise au point et à disposition au profit des producteurs des variétés de cacaoyer à haut rendement et de production précoce.

La vulgarisation de ce matériel végétal intègre l'encadrement des planteurs pour lesquels des techniciens sont envoyés sur le terrain pour en même temps leur apporter leur assistance dans l' utilisation des engrais et des pesticides, soit un signe de motivation pour encourager les paysans à revenir dans la cacaoculture, soutient Gouthon.
23102012
Xinhua

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