Niger : vers une révision du partenariat dans l'exploitation de l'uranium ?
le 27/10/2012 11:30:51
Niger

Après 41 ans d'exploitation de ses gisements d'uranium, 120 000 tonnes d'uranium extraites de son sous-sol par AREVA, le Niger semble décidé à revoir ce partenariat avec le groupe français de sorte que l'exploitation de son principal minerai profite au développement du pays.



Le ton du gouvernement nigérien est, on ne peut plus, révélateur, lorsqu'au sortir du conseil des ministres, le vendredi 24 octobre dernier, il a estimé que le partenariat dans l'exploitation de l'uranium est très déséquilibré en défaveur du pays, et ce depuis 41 ans d'exploitation de ce minerai.

Les recettes tirées de l'uranium qui représentent 5% des revenus du pays ne participent pas assez au développement économique et social du pays, estiment les autorités de Niamey.

Le Niger veut tout simplement accroître les retombées du secteur minier pour la population, à travers notamment le renforcement de sa participation à la gouvernance du secteur.

"Nous voulons nous asseoir avec AREVA pour qu'ensemble nous trouvions les voies et moyens, pour que l'exploitation des ressources de notre sous-sol profite au développement de notre pays. Nous voulons que notre partenariat avec AREVA soit gagnant- gagnant", précise le ministre d'Etat en charge des mines, Omar Hamidou Tchana.

Par ailleurs, le gouvernement déplore le retard pris par le démarrage des travaux de construction du projet d'Immouraren, imputable à AREVA, selon le gouvernement.

Pour Omar Hamidou Tchana, la date limite de 2016, correspondant à la fin des travaux du génie civil, "doit être strictement respectée".

"Il ne sera pas question pour l'Etat du Niger d'entériner les insuffisances d'organisation de certaines entreprises incapables d'honorer leurs engagements", avait-il menacé.

AREVA avait promis aux autorités nigériennes en 2009, qu'avec l'exploitation de la mine d'Immouraren, initialement prévue à partir de 2014, le Niger se hisserait au premier rang en Afrique, et second au niveau mondial, de producteur d'uranium, après le Canada, avec une production annuelle qui passerait de 3 000 à 8 000 tonnes.

Mais, aujourd'hiui, la promesse est loin d'être tenue. Le projet semble avoir du plomb dans l'aile ; il ne serait plus rentable pour le groupe français, qui traine les pieds.

En décembre 2011, rappelle-t-on, la presse internationale évoquait la décision du groupe français AREVA, de geler ses investissements sur le hantier d'Imouraren, dans la région d'Agadez.

Les responsables du groupe invoquaient "l'impact du drame de Fukushima (Japon), le déclin des cours de l'uranium, la récession mondiale et les contraintes financières, pour procéder à un ralentissement de leurs investissements programmés sur le gigantesque chantier d'Imouraren".

Impatient, le ministre d'Etat en charge des Mines a interpellé les différents acteurs impliqués dans le projet Immouraren pour non respect des engagements pris devant le président de la République Mahamadou Issoufou, et le gouvernement nigérien.

De sources bien informées, d'autres opérateurs, notamment des chinois, se sont déjà annoncés pour l'exploitation de ces minerais d'uranium dans le nord du Niger.
27102012
Xinhua

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