Le président égyptien Hosni Moubarak a tenu une réunion ministérielle à laquelle ont pris part le Premier ministre et le gouverneur de la banque centrale, ainsi que les ministres du Pétrole, de la Solidarité sociale, du Commerce et de l'industrie, et des Finances, ont rapporté samedi les médias d'Etat du pays.
(Xinhua) --Il s'agit de la première réunion des ministres convoquée par le président Moubarak, depuis qu'il a nommé un vice-président et un nouveau Premier ministre, alors que les manifestations anti-gouvernementales au Caire entrent à la 12e journée samedi.
Cinq mille personnes ont été blessées depuis le début de la contestation, a fait savoir vendredi à la télévision le ministre égyptien de la Santé, Ahmed Sameh Farid.
Un gazoduc de gaz naturel a explosé samedi dans le gouvernorat d'El Arish, dans le nord de l'Egypte, alors que des centaines de milliers de personnes manifestent pour demander la démission immédiate du président Hosni Moubarak.
Le nouveau Premier ministre égyptien Ahmed Chafic a appelé jeudi à la fin des manifestations anti-gouvernementales.
M. Chafic a déclaré que le président Hosni Moubarak devrait rester au pouvoir pour des "raisons législatives", alors que des milliers de manifestants continuent de camper au centre du Caire pour réclamer le départ immédiat de Moubarak.
"Moubarak, en tant que président, est une source pour la sécurité du pays", a dit Ahmed Chafic sur la chaîne de télévision Al-Arabiya, écartant la possibilité que le président cède le pouvoir à son vice-président Omar Souleimane.
Moubarak, âgé de 82 ans, a promis de ne pas briguer un nouveau mandat présidentiel quand son mandat actuel achèvera en septembre.
"Je ne doute pas la proposition sur la démission immédiate de Moubarak sera acceptable. Mais la présence du président est une sorte de soupape de sécurité. Il n'a pas besoin de rester quatre mois de plus", a affirmé Chafic, disant que la plupart des Egyptiens ne veulent pas la démission du président.
Le Premier ministre a déclaré plutôt dans la journée que la transition du pouvoir devrait être civilisée et courtoise.
Le journal américain "New York Times" a rapporté que l'administration américaine mène actuellement des discussions avec des responsables égyptiens sur une démission immédiate du président Moubarak et le transfert de pouvoir à un gouvernement de transition.
"S'il était demandé au peuple égyptien de voter à l'échelle nationale, il voterait à plus de 95 % pour lui permettre de terminer son mandat et de ne pas partir maintenant comme le veulent les Etats-Unis et les puissances occidentales", a indiqué le Premier ministre.
BRUXELLES APPELLE AU DEMARRAGE DE LA TRANSITION
Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne, réunis en sommet vendredi à Bruxelles, ont exprimé leur "plus profonde préoccupation sur la détérioration de la situation en Egypte", et appelé les autorités égyptiennes à "répondre aux aspirations du peuple égyptien avec la réforme politique, et non avec la répression", proposant à toutes les parties de "faire preuve de retenue, éviter la violence et commencer une transition ordonnée vers un gouvernement largement basé".
Lors du sommet, le Conseil européen a souligné que le processus de transition "doit démarrer maintenant", et a plaidé pour un "dialogue significatif", la réforme politique, le respect des droits humains et des élections libres et équitables.
Le Conseil européen a décidé d'envoyer en Tunisie et en Egypte Mme Catherine Ashton, Haute Représentante de l'Union européenne (UE) pour la diplomatie et la politique de sécurité, lui demandant d'avancer des mesures concernant le soutien de l'UE au processus de transition en Egypte, dont le renforcement des institutions démocratiques, la promotion de la gouvernance démocratique et de la justice sociale, l'appui à l'organisation d'élections libres et équitables.
La Russie avait déclaré jeudi qu'elle s'opposait à toute pression extérieure exercée sur les dirigeants et le peuple égyptiens et a estimé que le pays devrait résoudre seul sa crise politique actuelle.
Dans un communiqué rendu public à Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fait l'éloge de l'Egypte, affirmant que Le Caire a été le partenaire stratégique (de la Russie) et un pays clé dans la région du Moyen-Orient."
"C'est pourquoi nous ne sommes pas indifférents à ce qui se passe là -bas et sommes intéressés par une Egypte stable, prospère et démocratique...Nous ne considérons pas qu'il est utile de produire des recettes provenant de l'extérieur ou de livrer des ultimatums", a déclaré M. Lavrov, "nous voulons que les problèmes socio-économiques et politiques d'aujourd'hui soient résolus pacifiquement le plus tôt possible", a-t-il indiqué.
La Chine a souhaité le rétablissement de la stabilité sociale et le retour à la vie normale au plut tôt en Egypte, a déclaré récemment Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
"L'Egypte est un pays ami de la Chine, et nous souhaitons le rétablissement de la stabilité sociale et le retour à la vie normale dans les meilleurs délais en Egypte", a-t-il indiqué.
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