Niger : autorités et conducteurs de taxis en pleine chienlit sur le prix du transport à Niamey (SYNTHESE)
le 28/10/2012 11:06:32
Niger

La fin du bras de fer opposant les autorités de la ville de Niamey aux conducteurs de taxis, à propos du prix du transport dans la capitale nigérienne, n'est décidément pas pour demain, au regard de la fermeté affichée par les deux parties lors de leurs dernières sorties.



En rappel, après une série de débrayages, pendant plusieurs mois, sans succès, pour exiger du gouvernement la réduction de 30% du prix à la pompe des hydrocarbures produits au Niger, le Collectif des propriétaires de taxis, et les Syndicats des conducteurs de taxis et de minibus, avaient décidé, de manière unilatérale, à partir du samedi 6 octobre dernier, de relever le prix de la course urbaine et interurbaine.

Ainsi par leur seul vouloir, la course de taxi est passée de 200 à 300 FCFA, soit une augmentation de 50%, et celle des minibus, de 125 à 200 FCFA.

Une décision qui a été aussitôt condamnée par le gouvernement, suivi d'un arrêté du ministre en charge du Commerce, le 9 octobre, qui réglemente désormais le prix du transport urbain et interurbain.

Aux termes de cet arrêté, les prix de la course de taxi et des autres véhicules de transport urbain et périurbain restent inchangés, à savoir 200 et 125 FCFA.

De son coté, le président du Conseil de ville de Niamey, M. Oumarou Gogari, tout en appelant les conducteurs au respect des textes qui régissent désormais le secteur, a, dans un communiqué radiotélévisé, vendredi 11 octobre dernier, averti que tous ceux qui violeraient la réglementation, s'exposeront aux sanctions prévues à cet effet.

Face à l'intransigeance des conducteurs de taxis, plusieurs d'entre eux avaient été arrêtés pour refus de respecter les tarifs initiaux fixés par le gouvernement nigérien, jugés puis libérés par la suite.

Et dès lors, se gargarisant d'avoir eu raison sur les autorités, devant la justice, les conducteurs de taxis ont maintenu la course à 300 F à Niamey.

Dans une vive colère, le gouverneur de la région de Niamey, Mme Kané Aichatou, très agacée, menace de mettre désormais en fourrière tout taxi qui continue à percevoir 300 F la course dans la capitale, au lieu des 200 F, fixés par la loi.

En réaction à la décision du gouverneur de Niamey, le mouvement pour la sauvegarde de la démocratie (MOSADEM), a apporté, samedi 27 octobre, son soutien aux autorités communales et appelle les populations à ne pas accepter les 300 FCFA imposés par une catégorie de conducteurs de taxis. La course en taxi reste et demeure 200 F et les minibus à 125 F.

"Au lieu de penser à une augmentation, ils doivent revoir même à la baisse le prix des transports, à partir du moment où le gouvernement avait déjà procédé à une première réduction du litre de l'essence à la pompe et annonce une prochaine baisse dès janvier prochain", précise le MOSADEM.

Mais cette décision de la première responsable de la région de Niamey, n'est pas venue, apparemment, arranger les choses.

Le secrétaire général du syndicat des conducteurs de taxis ( SYNCOTAXI), M. Mahamadou Gamatché, dans une réaction virulente, a fait savoir aux autorités de la ville de Niamey que le prix de la course reste maintenu à 300 F.

"Nos véhicules sont nos propriétés, et nous allons continuer à transporter les usagers à 300 F; Mme le gouverneur peut conduire en fourrière tous les 5 000 taxis de Niamey si elle veut", a-t-il martelé avec fermeté, avant d'ajouter que "nous sommes dans un système libéral, et personne ne peux nous imposer un prix".

Devant l'intransigeance des uns et la détermination des autres à donner force à la loi, d'autres citoyens appellent le gouvernement et le syndicat des conducteurs de taxis à privilégier le dialogue pour sortir de cette crise.

"L'Ă©preuve de force n'arrange rien ; ils doivent s'asseoir pour trouver une solution. C'est le peuple qui souffre", pensent-ils.
28102012
Xinhua

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