Tout porte à croire que les États-Unis vont encore exercer d’autres pressions sur Alger pour qu’il cède encore sur certains points, sachant que le différend réside dans le rôle que l’Algérie devrait jouer selon le schéma occidental.
La secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, effectuera, mardi, une visite à Alger. Cette visite intervient après celles de plusieurs responsables américains de haut rang ainsi que la première session du Dialogue stratégique algéro-américain qui s’est tenue, il y a une quinzaine de jours, à Washington. Même si les questions économiques ont pris une large part des discussions précédentes, l’urgence réside cependant dans la question sécuritaire : la lutte contre le terrorisme. Et pour cause, la situation chaotique qui règne au Mali dont l’instabilité menace toute la région avec Aqmi qui représente la principale menace pour les intérêts américains. Et l’imminence d’une intervention militaire soutenue par l’UE et les États-Unis qui ont promis un soutien logistique. L’Algérie, qui refuse une intervention militaire étrangère au Mali, semble, selon les responsables occidentaux, avoir modéré sa position et accepter une intervention d’une force africaine. Elle refuse toutefois de s’impliquer directement dans cette opération qu’elle considère à haut risque. Tout comme elle a réservé un niet aux demandes françaises pour le survol du territoire par son aviation militaire. Les États-Unis se rapprochent de la position algérienne, mais pas totalement comme le démontrent les déclarations contradictoires des responsables américains. On y relève que si ceux qui ont visité Alger se sont franchement prononcés contre l’intervention étrangère au Mali, d’autres ont plutôt soutenu la proposition française. D’ailleurs, cette contradiction est bien reflétée dans la résolution du Conseil de sécurité qui a intégré, en plus de l’option militaire, le dialogue de Bamako avec les groupes armés qui occupent le nord du Mali, s’ils se démarquent du terrorisme. Une résolution assortie d’un ultimatum de 45 jours. Tout porte à croire que les États-Unis vont encore exercer d’autres pressions sur Alger pour qu’il cède encore sur certains points, sachant que le différend réside dans le rôle que l’Algérie devrait jouer selon le schéma occidental. Pays qui est la puissance régionale, comme est définie et non sans arrière-pensée, l’Algérie. Cela dit, les deux États se rejoignent sur l’aspect stratégique. En effet, les États-Unis ne veulent pas rééditer la guerre d’Irak ou d’Afghanistan au Sahel, tout comme l’Algérie ne veut pas d’embrasement à sa frontière sud. Reste à savoir, maintenant, pourquoi les pays occidentaux veulent enrôler l’Algérie dans cette opération qui risque de s’avérer un engrenage infernal. Car, Français et Américains disposent de suffisamment de moyens et surtout de bases en Afrique pour soutenir une quelconque intervention au Mali et soutenir la force qui sera mise en place par la Cédéao. Pour les aspects économiques et le partenariat, le terrain a été largement évoqué par les différents responsables des deux pays et encore plus précisément lors de l’inauguration du Dialogue stratégique. Ont-ils d’ailleurs estimé que les relations ont atteint un degré d’évolution qu’elles nécessitent d’aller vers un approfondissement, d’aller encore plus loin. Le premier client de l’Algérie est appelé à investir en Algérie et les entreprises américaines doivent saisir la multitude d’opportunités d’investissement. De l’aveu des Américains, l’Algérie offre des opportunités illimitées. Et le cadre qu’ils viennent d’inaugurer à Washington servirait de repère clair aux entreprises américaines. Il s’agit, lors de cette visite “pour Mme Clinton et ses interlocuteurs algériens, de se consulter sur les questions d'intérêt bilatéral et régional et de poursuivre les discussions fructueuses sur la coopération économique et sécuritaire menées lors du Dialogue stratégique algéro-américain”, a déclaré Victoria Nuland, porte-parole du département d'État, qui a annoncé, mercredi dernier, le déplacement de Mme Clinton à Alger. “Le Mali est l'un des sujets que la secrétaire d'État souhaite aborder avec les responsables algériens, ainsi que la question générale d'Aqmi”, a-t-elle souligné. 29102012 liberte-algerie
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