Mali : LE PREMIER MINISTRE MALIEN DÉTERMINÉ À INITIER DES NÉGOCIATIONS!
le 04/11/2012 12:19:40
Mali

Image redimensionnéeQuel impact sur la crise?

Impliqué dans un conflit dont il ne détient pas tous les leviers, Cheikh Modibo Diarra est forcé de maintenir l'illusion d'une solution pacifique à la crise que traverse son pays depuis plus d'une année.

En annonçant, à quelques jours de l'expiration de l'ultimatum accordé par les pays de la Cédéao aux différents groupes armés qui occupent le nord du Mali, son intention d'initier des négociations bilatérales, le Premier ministre malien, Cheikh Modibo Diarra, sait que sa démarche pourrait n'avoir aucun impact sur l'évolution des évènements, particulièrement après le 5 novembre.

Impliqué dans un conflit dont il ne détient pas tous les leviers, il est forcé à maintenir l'illusion d'une solution pacifique à la crise que traverse son pays depuis plus d'une année. Exprimant, à l'issue d'une audience accordée au ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, sa «détermination» à parler franchement avec «tous les compatriotes maliens souhaitant revenir dans le giron républicain avec comme préalables, le renoncement à toute forme de violence et le respect du caractère laïc de la République», Cheikh Modibo Diarra n'entretient aucune illusion au sujet des groupes jihadistes qui viennent de se renforcer en hommes et en armes de façon inquiétante. Ces derniers n'ont jamais fait partie des préoccupations pacifistes des «pays et organisations partenaires du Mali». Et on imagine mal un haut responsable malien s'asseoir à la même table que les chefs du Mujao ou Ansar Dine.

L'appel serait donc adressé aux hommes du mouvement Azawad soutenu clandestinement par quelques pays occidentaux? Probable. Ce mouvement qui souffre d'un grand déficit de représentativité a, pendant des années, bénéficié de l'assistance intéressée de l'ancien régime libyen. Mouamar El Gueddafi avait utilisé les Touareg comme une carte maîtresse dans sa tentative de rapprochement avec une France qui n'a jamais abandonné son projet de manipuler cette communauté pour son compte. Aujourd'hui, le Mnla se trouve assiégé par plusieurs groupes salafistes qui rejettent toute idée de laïcité.

Il est dépassé en hommes et en armes. Après avoir autoproclamé l'indépendance du territoire Azawad, le MNLA a été vite submergé par la présence des groupes jihadistes. Résultat: le processus de répartition du Mali s'est trouvé ensablé dans le désert. Devant cet état de fait, il ne restait qu'un seul moyen pour sauver ce mouvement, c'est l'inviter à des négociations. Cette option vise à préserver les forces d'un mouvement «utile» que les parrains ont l'intention d'installer au coeur du pouvoir malien, et à légitimer une agression présentée comme une guerre contre un terrorisme renforcé paradoxalement grâce aux manoeuvres souterraines de certains services de renseignements occidentaux. Affaibli et sans ressorts, le pouvoir malien est mis devant le fait accompli par un concours de circonstances qui dépasse ses capacités. Il ne serait donc pas étonnant de voir un responsable du mouvement Azawad réagir durant les prochains jours pour exprimer sa disponibilité à entrer en négociations avec le régime en place.
04112012
lexpressiondz.com

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