Mali : Tout en prenant acte de la disponibilité d’Ançar Eddine
le 10/11/2012 13:38:18
Mali

la Cédéao sur le pied de guerre

Ce «concept stratégique» comprend la composition de la force qui interviendra au Mali et les moyens humains et matériels à mettre en œuvre.



Les dirigeants ouest-africains doivent prochainement entériner un plan d’intervention militaire pour reprendre le nord du Mali occupé par des groupes islamistes armés, au moment où l’un de ces groupes affirme rejeter «toute forme de terrorisme» et être prêt «au dialogue». Réunis mardi à Bamako, les chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont adopté ce qu’ils appellent un «concept stratégique», en réalité un plan de reconquête armée du nord du Mali.

«Nous sommes très satisfaits», a déclaré le chef d’état-major de l’armée malienne, le colonel-major Ibrahim Dembélé. «Globalement, le concept a été adopté» et des «troupes amies vont venir ici aider le Mali à reconquérir le Nord», a-t-il ajouté.

Le «concept stratégique» précise la composition de la force qui interviendra au Mali avec l’aval de l’ONU et le soutien logistique de pays occidentaux, le niveau de participation des pays de la Cédéao qui en constitueront le noyau, le financement et les moyens militaires dont elle devra disposer. Aucun détail n’a cependant été rendu public à l’issue de la rencontre des chefs d’état-major. «C’est un plan ambitieux, il faut prévoir un peu plus de 4000 personnes en cas d’intervention militaire. Nous avons étudié tous les paramètres, maintenant, nous attendons les directives de nos chefs d’Etat», a simplement déclaré un officier béninois participant à la rencontre.

Le concept, qui prévoit aussi la présence au Mali de militaires non africains, va être soumis aux chefs d’Etat de la Cédéao au cours d’un sommet qui devrait avoir lieu ce week-end à Abuja, au Nigeria, selon une source proche de la réunion de Bamako. S’il est approuvé, il sera alors transmis d’ici le 26 novembre au Conseil de sécurité de l’ONU qui devra à son tour se prononcer pour, éventuellement, voter une résolution donnant le feu vert définitif au déploiement de la force.
«J’espère vraiment que les choses vont avancer. Il ne faut pas lâcher la pression sur les groupes terroristes, il faut convaincre tout le monde», a déclaré le général guinéen Sékouba Konaté, chargé par l’Union africaine (UA) de superviser la préparation de la force de la Cédéao au Mali. La réunion de Bamako s’est tenue au moment où, Ouagadougou, Ançar Eddine (Défenseurs de l’islam), un des groupes islamistes armés occupant le Nord du Mali avec Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), affirmait rejeter «toute forme d’extrémisme et de terrorisme» et appelait au dialogue avec Bamako. «Une intervention étrangère, ce n’est pas seulement le Mali qui va en pâtir, c’est toute la sous-région qui va s’embraser. Tout le monde doit s’y mettre pour qu’il y ait la paix», a affirmé, hier à l’AFP, Mohamed Ag Aharid, porte-parole de la délégation de ce groupe présente au Burkina Faso.
L’annonce d’Ançar Eddine, une prise de distance de ses alliés djihadistes d’AQMI et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), avec lesquels il contrôle le Nord-Mali depuis sept mois, a été accueillie avec prudence à Bamako. «L’intégrité territoriale est non négociable, mais à partir du moment où des Maliens décident de déposer les armes et de venir à la table des négociations, nous sommes disposés à les écouter s’ils sont véritablement sincères», a affirmé un conseiller à la présidence de la République, Makan Diarra.

Paris prend acte :
Les déclarations du groupe armé islamiste Ançar Eddine, semblant prendre ses distances avec ses alliés djihadistes occupant le Nord-Mali, doivent «maintenant avoir une traduction concrète sur le terrain», a estimé hier Paris. «La France prend note de la déclaration du groupe Ançar Eddine affirmant son rejet du terrorisme et sa volonté de trouver une solution négociée à la crise que traverse le Mali. Cette déclaration doit maintenant avoir une traduction concrète sur le terrain», a déclaré le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Vincent Floréani. «La rupture avec les organisations terroristes et l’arrêt des violations des droits de l’homme dans les zones contrôlées par Ançar Eddine doivent être effectifs», a-t-il ajouté.

Le mouvement surtout composé de Touareg maliens, Ançar Eddine, un des alliés d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) dans le Nord-Mali, a affirmé mardi à Ouagadougou rejeter «toute forme d’extrémisme et de terrorisme» et appelé au dialogue pour la paix dans le Nord-Mali occupé depuis sept mois par des groupes islamistes armés.
«Un accord politique n’aura de sens que s’il permet une restauration pleine et entière de l’autorité du gouvernement de Bamako au Nord-Mali. Toute autre solution ne constituerait qu’un faux semblant», a souligné M. Floréani. «La France rappelle sa position de principe : le volet politique et le volet sécuritaire sont tous deux indispensables pour parvenir à une solution durable de la crise. Ils sont complémentaires et non alternatifs», a-t-il ajouté. Une intervention militaire ouest-africaine soutenue par l’ONU est en préparation pour reconquérir le Nord-Mali.
10112012
elwatan

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