Le gouvernement égyptien va mener sous peu des pourparlers avec les Frères musulmans, l'une des principales composantes de l'opposition égyptienne, a-t-on appris samedi de sources officielles.
(Xinhua) --La décision a été prise après que le mouvement d'opposition eut accepté un dialogue avec le vice-président, Omar Souleimane, dans la perspective de mettre fin au chaos dans le pays.
PROCHAIN DIALOGUE INTERPARTITE
Dimanche, M. Souleimane devrait rencontrer des membres des Frères musulmans, pour ce qui devrait être le premier dialogue du genre entre les deux parties, ont confirmé des responsables du groupe.
Au cours des discussions, seront débattus entre autres des sujets liés à la transition du pouvoir et à l'avenir du pays, le plus peuplé du monde arabe.
Les groupe des Frères musulmans, qui avait auparavant refusé de négocier avec le gouvernement, a changé d'avis suite à la démission en bloc samedi du comité exécutif du Parti national démocrate (PND, au pouvoir), y compris celle de Gamal Moubarak, fils du président égyptien Hosni Moubarak.
La démission de la direction du parti au pouvoir constitue le dernier geste en date du président Moubarak pour tenter d'apaiser les manifestants qui réclament sa chute. D'après les analystes, les chances de Gamal Moubarak de succéder à son père à la présidence sont désormais nulles.
Avec le consentement des Frères musulmans, la quasi-totalité des partis politiques, dont El Wafd et El Tagammu, ont accepté de dialoguer avec le gouvernement.
Mardi, le président Moubarak avait annoncé qu'il n'avait pas l'intention de briguer un nouveau mandat présidentiel, tout en insistant sur le fait qu'il comptait rester au pouvoir jusqu'en septembre et la fin de son mandat actuel, par peur que le pays ne sombre dans le chaos.
L'armée, élément clé dans l'arène politique égyptienne, n'a elle toujours pas indiqué sa position.
WASHINGTON FAVORABLE AU DIALOGUE
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a exprimé samedi, lors de la 47e Conférence sur la sécurité à Munich, son soutien aux pourparlers entre M. Souleimane et les groupes d'opposition, indiquant néanmoins qu'il allait falloir du temps pour que ceux-ci portent leurs fruits.
"Je pense qu'il est important de soutenir le processus de transition annoncé par le gouvernement égyptien dirigé actuellement par le vice-président, Omar Souleimane", a déclaré Mme Clinton.
"Nous devons envoyer un message cohérent pour soutenir la transition ordonnée qui a commencé", a-t-elle noté, mettant l'accent sur un processus de changement par étapes pour trouver un accord qui permette un transfert ordonné du pouvoir.
Le président américain avait lui simplement exhorté Hosni Moubarak "à prendre la bonne décision".
Pour sa part, Mohamed ElBaradei, l'une des figures de proue de l'opposition, a déclaré samedi que ce serait un "revers majeur" si les Etats-Unis soutenaient Moubarak ou Souleimane pour diriger un gouvernement de transition.
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