Mali : Commandement d’une force au nord Mali
le 17/11/2012 11:34:52
Mali

Le commandement des forces d’intervention africaines, appelées à libérer le nord du Mali, actuellement occupé par les islamistes touareg et les terroristes d’Aqmi et du Mujao, pose problème pour les autorités maliennes, qui veulent qu’il leur soit confié pour une question de souveraineté.

Avant même que le Conseil de sécurité des Nations unies ait donné son feu vert à l’intervention militaire pour libérer le nord du Mali des mains des islamistes et des terroristes, Bamako entend prendre le commandement de l’opération, qui devait revenir à un autre pays africain.

En effet, ce commandement africain pourrait provoquer des grincements de dents du côté des autorités maliennes, jalouses de leur souveraineté, car les dirigeants africains ont insisté sur “le rôle de leadership de la Cédéao dans le déploiement de la force internationale sous conduite africaine”. “Nous allons demander des éclaircissements”, a indiqué à l'AFP, à Bamako, une source proche du ministère malien de la Défense, pour qui “il n'a jamais été question que d'autres (que le Mali) dirigent la force”. Ceci étant, les chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao, qui ont approuvé dimanche l'envoi d'une force militaire internationale de “3 300 soldats pour un an”, jugent le recours à la force “indispensable contre les réseaux terroristes et de criminalité transnationale qui menacent la paix et la sécurité internationales”.

Ils doivent dans un premier temps transmettre ce plan, via l'Union africaine, avant la fin novembre aux Nations unies, qui auront le dernier mot et à qui la Cédéao renvoie la charge de réunir le financement. Cette “force internationale” serait composée de soldats provenant prioritairement des pays membres de la Cédéao comme le Nigeria, Niger, Burkina Faso notamment, mais pourrait aussi bénéficier, selon M. Ouattara, de la contribution de pays non membres comme le Tchad, dont l'armée sait combattre en zone sahélienne.

Cette décision d’envoi de troupes a mis sous pression les groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, comme Ansar Dine. Pour Ansar Dine, mouvement surtout composé de Touareg maliens, le sommet des dirigeants africains qui s'est tenu dimanche à Abuja fait l'effet d'une douche froide, même si le mouvement islamiste attend de rencontrer la médiation conduite par le président burkinabais, Blaise Compaoré, pour réagir officiellement. “Nous avons donné sa chance à la négociation pour éviter le pire”, a déclaré à l'AFP le chef de la délégation d'Ansar Dine présente à Ouagadougou, Algabass Ag Intalla, craignant que la Cédéao n'ait pas la même “volonté” de discuter. Ansar Dine, engagé dans des négociations avec M. Compaoré, avait donné des gages, juste avant le sommet, en appelant au dialogue avec les autres groupes armés et avec Bamako, et en proclamant son rejet du “terrorisme”.

Une façon de prendre ses distances avec ses alliés jihadistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Si pour les participants au sommet d'Abuja le dialogue demeure “l'option préférée”, il ne doit cependant concerner que “les groupes armés non impliqués dans les activités terroristes et criminelles”, qui reconnaissent l'intégrité du Mali et le caractère laïc de l'Etat. Jusque-là, Ansar Dine a préféré renvoyer à de futures discussions avec les autorités maliennes la délicate question de la charia, qu'il applique, comme Aqmi et le Mujao, de façon très stricte.

Par contre, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) peut se sentir conforté. Favorable à l'autodétermination dans le nord du Mali après avoir renoncé à ses projets sécessionnistes, cette rébellion touareg est laïque. Mais elle a été évincée sur le terrain par les islamistes.
17112012
liberte-algerie

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