L’AQMI «Al-Qaïda au Maghreb islamique» ou son homologue libye, le LIFG “Groupe des Combattants Libyens Islamiques”, ont, tous deux, été placés, sur la liste du Département d’Etat américain, comme “organisations terroristes étrangères”.
Quant aux Nations Unies, elles considèrent que ces deux groupes sont de nature terroriste. Malgré cela, l’intervention militaire, en Libye, a été perpétrée, par l’Occident, avec l’assentiment de l’ONU, sous la toiture de “révolution démocratique”.
L’Occident savait, aussi, que ce sont les services secrets occidentaux, qui, pendant trente ans, ont armé et soutenu ces “moudjahiddins”. Dans le cas libyen, ils ont été, particulièrement, bien choyés, par Londres et Washington. De plus, l’armée américaine, elle-même, a établi une documentation minutieusement tenue à jour de tous les terroristes étrangers, qui ont combattu, en Irak et en Afghanistan. Cette documentation montre que le plus haut pourcentage de ces combattants venait des villes libyennes de Benghazi et Darnah, toutes deux considérées comme le berceau de la “révolte pour la démocratie”, en Libye. En l’espace d’une seule nuit, Benghazi s’est transformée en un “avant-poste armé jusqu’aux dents”, disposant de blindés et de pilotes d’avions à réaction, fin prêt à déclencher une guerre sans merci contre le régime du leader libyen, Kadhafi. En réalité, les puissances occidentales, en effet, ont toujours fourni, en secret, armements et soutien logistique à ces groupes mobiles de combattants, sur n’importe quel territoire de l’espace islamique: ce soutien ne se terminera pas, parce que Khadafi est tombé. Les terroristes du LIFG se sont, immédiatement, envolés vers leur nouveau front oriental, la Syrie, et leur nouveau front occidental, le Mali.
La main de l’Occident, au Sahel
Comme l’a admis Bruce Riedel de la “Brookings Institution”, les armes, récoltées par le LIFG, se sont retrouvées, aussi, sur le front occidental, au Mali. L’Algérie craignait, depuis longtemps, un tel scénario, dès l’intervention de l’OTAN, en Libye. Les craintes algériennes étaient, parfaitement, justifiées, comme on peut, désormais, le constater. Il nous paraît, également, intéressant de noter que ce Bruce Riedel, en août 2011, cherchait, déjà , à créer les circonstances d’un bouleversement, en Algérie, car, dans un article, significativement, intitulé “L’Algérie sera la prochaine à tomber”, il imaginait, déjà , en toute clarté, la déstabilisation et la chute du régime algérien actuel. Il y a un an, Riedel tentait de soutenir l’hypothèse que le dit “Printemps arabe” se diffuserait, en Algérie, dès qu’il aurait triomphé, dans la Libye voisine. Dans cet article, Riedel oubliait, bien entendu, d’expliquer ce qu’étaient ces “printemps arabes”, alors que cela saute, désormais, aux yeux du monde entier: par “Printemps arabe”, Riedel attendait, la subversion appuyée par les Etats-Unis et, plus spécialement, l’appui aux militants terroristes armés, par l’OTAN, et issus d’Al-Qaïda. Les Etats-Unis arment, partout, les terroristes d’Al-Qaïda et les soutiennent, ouvertement. Ils font le lit d’Al-Qaïda, en Syrie. De toute évidence, la fameuse guerre contre le terrorisme, annoncée, urbi et orbi, par les présidents américains, est une formidable escroquerie, une escroquerie, sans précédent, perpétrée, aux dépens de millions de vies, qui ont été détruites, et pour un coût social et économique incalculable. L’OTAN, bien consciente des conséquences, est en train de fabriquer, en Afrique du Nord, au Proche- et Moyen Orient, des “califats” artificiels, qu’elle soutient, au détriment des peuples qu’elle gruge, dans l’intention bien nette de perpétuer une guerre globale. La “menace contre la civilisation occidentale”, que l’on brandit si souvent, pour fustiger, artificiellement, les combattants djihadistes, dans les médias, est, en réalité, une “légion étrangère”, au service des intérêts économiques et financiers de l’Occident, qui traduit, dans le réel et à l’échelle globale, la politique extérieure de Wall Street et de Londres, selon des modalités et en des lieux où aucune autre force occidentale n’a jamais pu agir.
Retour de flamme
Cette politique de l’Occident a, déjà , permis d’offrir des havres régionaux bien sécurisés aux terroristes. Si la combattivité continue à miner encore davantage les gouvernements séculiers —et finalement modérés— du monde arabo-musulman et s’il favorise l’éviction de ces régimes, les pays occidentaux encaisseront, au futur, un retour de flamme, et subiront encore bien d’autres conséquences de cette politique étrangère, qui n’a d’autre visée que de détruire des équilibres. Déjà , ces pays, souffrent des effets d’une crise économique et de l’amplification d’un appareil sécuritaire mis en place par leurs propres policiers. 20112012 IRIB
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