Les débutés de l'Assemblée constituante tunisienne ont appelé vendredi lors d'une plénière le gouvernement tunisien à prendre des mesures urgentes pour rétablir le calme dans le pays, notamment dans la région nord-ouest de Siliana qui vit depuis trois jours dans des tensions sociales et des perturbations sécuritaires.
Avec un retard d'environ une heure, la séance plénière de l' Assemblée constituante tunisienne a été entamée dans la tension suite au boycott observé par les députés du bloc démocratique à cause de l'absence du Premier ministre M. Hamadi Jebali.
Cette séance plénière est réservée à interroger l'actuel gouvernement sur les derniers incidents survenues depuis trois jours dans la région de Siliana faisant plus de 200 blessés parmi les manifestants et les agents de l'ordre. Le groupe parlementaires des indépendants libres a estimé que " les incidents survenus à Siliana sont dus à la provocation de certaines parties politiques et syndicales et leur incitation à semer le trouble dans le pays". Il a également appelé le gouvernement à envisager des solutions urgentes pour remédier à la situation précaire dans la région et ouvrir une enquête indépendante en la matière.
D'après Maya Jéribi (députée du Parti Républicain), l'absence du Premier ministre Jebali l'a étonnée. "Tous les membres du gouvernement sont appelés, a-t-elle déclaré, à répondre aux revendications des habitants de Siliana et plus précisément la révocation du gouverneur de cette région".
Toujours dans le cadre de la réaction de l'opposition tunisienne à l'absence du PM tunisien, le député Mourad Amdouni du Mouvement Achaab (peuple) voit que "Hamadi Jebali a ignoré les appels des Constituants à assister à la séance plénière". Le député a également indiqué que le limogeage du gouverneur "fait partie des prérogatives du chef du gouvernement et non pas du ministre de l'Intérieur".
Du côté du gouvernement, son porte-parole officiel et ministre des Droits de l'homme M. Samir Dilou s'est intervenu pour affirmer que la présence du Premier ministre n'a pas été prévue dès le début d'autant plus que M. Jebali n'a reçu aucune invitation à assister à cette séance.
D'un autre côté, l'absence du chef du gouvernement a été justifié par son déplacement actuellement dans le Sud tunisien, selon le député du mouvement Ennahdha (parti islamiste majoritaire au pouvoir en Tunisie) Walid Bannani. Ce dernier a appelé tous les acteurs politiques au dialogue pour "trouver des solutions pratiques à la situation qui prévaut à Siliana".
Quant au bloc parlementaire du Forum démocratique pour le travail et les libertés (l'un des partis au pouvoir), il a plaidé en faveur de l'adoption de mesures exceptionnelles pour combattre la pauvreté dans les régions déshéritées.
D'autres critiques ont été adressés à l'actuel gouvernement tunisien l'appelant à "faire preuve de sérieux dans le règlement des problèmes du pays" tout en regrettant le dénouement dramatique de la situation à Siliana. 01122012 Xinhua
|