Le mort du Congolais Armand Tungulu, lanceur de pierres sur le cortège présidentiel, a suscité des réactions dans des pays occidentaux, dont les Etats-Unis, la France et la Belgique.
Tungulu, arrêté le 29 septembre pour cause de jet de pierres sur le cortège présidentiel, a été trouvé mort dans son lieu de détention le 2 octobre. Le Procureur général de la République (PGR) , Floribert Kabange Numbi, a annoncé qu'il s'agissait d'un suicide.
La Belgique, pays d'accueil d'Armand Tungulu, a accordé, par le biais de son ministère des Affaires Etrangères, le 5 octobre, une audience à sa veuve aux fins de l'assurer de l'engagement du gouvernement belge à rechercher la vérité dans cette affaire.
"Toute la lumière doit être faite sur les circonstances de la mort de ce Congolais de la diaspora décédé dans le cachot de la Garde Républicaine", a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Bernard Valero le 5 octobre.
Le gouvernement américain se dit, dans un communiqué datant du 6 octobre, préoccupé de la mort de Tungulu ainsi que de l'arrestation des témoins de cet événement avant de demander aux autorités congolaises de garantir l'administration de la justice selon les règles et principes établis du droit, l'accès à un avocat, ainsi qu'un traitement humain, conformément au droit congolais et international.
Par une ordonnance rendue publique le 11 octobre, le juge du Tribunal de première instance de Bruxelles, Vanwelkenhuyzen, a mis l'Etat congolais "en demeure" de restituer la dépouille mortelle d'Armand Tungulu, décision assortie d'une astreinte de 25.000 euros par jour de retard.
Cette ordonnance a été rejettée par le gouvernement congolais. Pour Kinshasa, cette ordonnance, "totalement inopportune", compromet l'enquête en cours en RDC sur ce dossier.
"Le gouvernement trouve là une tentative manifeste délibérée d'obstruer l'enquête avec des pressions tout à fait inhabituelles pour amener les autorités judiciaires congolaises à lever le pied", a déclaré le ministre congolais de la Communication et des Médias, Lambert Mende.
Le gouvernement congolais a aussi souligné que l'ordonnance du juge belge viole substantiellement la Charte des Nations Unies dont l'article 2 proclame "l'égalité souveraine entre les Etats".
Selon M. Mende, s'agissant des faits ayant abouti à la mort d'un ressortissant congolais, intervenu en territoire congolais, il n'existe aucune disposition légale, ni du droit international, ni dans la célèbre loi belge dite de "compétence universelle", à ce jour abrogé, qui "peut justifier l'empressement théâtral du juge du TGI de Belgique".
D'autre part, a-t-il précisé, rien n'autorise à un juge belge à enjoindre à la justice d'un Etat souverain, comme la RDC enquêtant sur la mort à l'intérieur de son territoire d'un de ses ressortissants, bien que résidant en Belgique, d'expatrier son corps avant l'aboutissement de l'enquête.
La Belgique et la RDC ont normalisé en janvier 2009 leurs relations après neuf mois de brouilles consécutives aux propos du commissaire européen, le Belge Karel de Gucht, qualifiant les dirigeants congolais de partenaires "inappropriés".
french.news.cn/afrique
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