Sur un marché de Goma, principale ville de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), Angéline se dit "contente" du départ des rebelles du M23. Mais elle est aussi pleine d'appréhension: elle connaît l'armée régulière, prête à revenir, et ses pratiques d'extorsion.
Avec le départ des rebelles ce samedi de Goma, Angéline, vendeuse de chaussures de 25 ans, espère que les affaires "vont reprendre". Ces derniers jours, elle fermait son stand deux heures plus tôt que d'habitude, par manque de clients.
Avec le M23 en ville, accusé de pillages, l'activité économique s'était tarie, l'argent manquait, certains commerçants avaient même préféré fermer.
Samedi, alors que les rebelles quittaient leurs positions à Goma -- poste-frontière, Banque centrale...-- et se mettaient en route vers leurs positions initiales au nord de la ville, d'autres habitants affichaient leur satisfaction, accusant les rebelles de se retirer avec des véhicules volés.
Allongée sur son étal vide, sur le marché de Kadeco, Angéline ne se fait cependant pas trop d'illusions: elle se souvient qu'avant son départ de la capitale de la riche province du Nord-Kivu, tombée aux mains des rebelles le 20 novembre, l'armée de RDC, les FARDC, menait aussi la vie dure aux habitants.
"Si vous les rencontriez en chemin, ils avaient l'habitude de vous intimider et de vous demander de l'argent," raconte-t-elle. "Bien sûr qu'on est un peu inquiet, mais on attend," poursuit-elle. "Ce qu'on veut, c'est la paix." 03122012 IRIB
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