Le quartier d'Abobo, pro-Ouattara, continue d'être rebelle à l'autorité de Laurent Gbagbo. Cette fois, c'est une protestation contre les exactions des forces loyales au président sortant qui a dégénéré. Il y aurait au moins deux morts.
jeuneafrique--La prolongation continue du couvre-feu depuis le 12 janvier à Abobo est de plus en plus mal vécue par les habitants de ce quartier populaire pro-Ouattara, souvent la proie de violents affrontements. D'autant que des membres du Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos, force spéciale composée de policiers, de gendarmes et de militaires), commandés par le général de division de gendarmerie Guiai Bi Poin, ou des Forces de défense et de sécurité (FDS) du général Philippe Mangou, chef d'état-major des armées, profitent de la situation pour commettre toutes sortes d'exactions et de racket.
C'est pour protester contre ces abus répétés que des habitants d'Abobo (nord) sont sortis dans les rues lundi matin, allant jusqu'à saccager deux commissariats. Les FDS présentes sur place ont alors reçu d'impressionnants renforts et se sont affrontées aux manifestants, ont indiqué des témoins. Des informations non confirmées de source indépendante ont fait état d'au moins un mort à l'AFP. L'agence Reuters cite quant à elle un responsable parlant, lui, d'au moins deux tués.
Un fort détachement de forces de l'ordre était toujours déployé en fin de journée à proximité de la mairie d'Abobo, en face de laquelle se trouvait un bus calciné. Mais le calme était loin d'être revenu. Des tirs sporadiques d'origine inconnue se faisaient entendre à la tombée de la nuit. Abobo n'a pas fini de donner la migraine à Laurent Gbagbo... (Avec AFP)
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