En pleine polémique sur les vacances de Michèle Alliot-Marie en Tunisie, le premier ministre a reconnu avoir été hébergé par les autorités égyptiennes pendant ses congés de Noël et avoir pris un avion de la flotte gouvernementale.
C'est une révélation qui vient ajouter à la polémique sur les vacances des ministres du gouvernement. Devançant des révélations du Canard enchaîné à paraître mercredi, le premier ministre a reconnu mardi avoir utilisé pendant ses vacances de Noël en Égypte un avion du gouvernement égyptien, alors qu'il venait d'apporter un soutien public à Michèle Alliot-Marie, elle-même vivement critiquée sur ses vacances en Tunisie. Dans un communiqué, Matignon explique que François Fillon s'est rendu à Assouan en Égypte entre le 26 décembre et le 2 janvier avec son épouse et leurs enfants sur invitation des autorités égyptiennes. Il a pour cela utilisé un avion réservé aux membres du gouvernement, un Falcon 7X. «Le premier ministre effectue tous ses déplacements en avion à bord d'appareils de la flotte gouvernementale, pour des raisons de sécurité et de disponibilité. S'agissant d'un déplacement privé, son billet et celui des membres de sa famille lui sont facturés, sur ses deniers personnels, au tarif établi par l'armée de l'air», précise le communiqué. Contacté par lefigaro.fr, Matignon a expliqué que ce tarif est «au minimum celui d'une place en avion de ligne». Les services du premier ministre ont ajouté ne pas connaître encore le montant du dépacement de la famille Fillon à Noël car «la facture n'est pas encore arrivée». Selon le Canard enchaîné, une heure de vol de ce type d'appareil coûte 9400 euros à l'État. Hébergés par les autorités égyptiennes Pendant tout le séjour, les Fillon ont été hébergés par les autorités égyptiennes, dans une maison privée dépendant de l'hôtel Movenpick, un établissement cinq étoiles sur l'île Elephantine, précise le Canard enchaîné. L'équipage du Falcon français, immobilisé pendant 10 jours, était également logé dans un cinq étoiles, le Pyramisa, précise l'hebdomadaire. Le premier ministre et sa famille ont également emprunté un avion de la flotte gouvernementale égyptienne pour se rendre d'Assouan à Abou Simbel et «visiter le temple». «Il a également effectué une sortie en bateau sur le Nil dans les mêmes conditions», ajoute le communiqué. Pendant son séjour, le chef du gouvernement a rencontré le président égyptien Hosni Moubarak, dont la population égyptienne réclame aujourd'hui le départ, le 30 décembre à Assouan, précise encore Matignon. Il s'est également rendu à la cathédrale d'Assouan le 1er janvier pour témoigner sa solidarité aux Égyptiens coptes après l'attentat commis contre une église d'Alexandrie. Une visite qui a fait l'objet d'un communiqué de ses services le lendemain. La controverse MAM se poursuit Cette révélation survient en pleine polémique sur les vacances de Noël de la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie, à laquelle François Fillon a témoigné publiquement son soutien mardi. Le Canard enchaîné a révélé que la chef de la diplomatie avait utilisé à deux reprises le jet d'un proche de la famille Trabelsi, du nom de l'épouse du président tunisien déchu Ben Ali, renversé depuis. Le clan Trabelsi est réputé pour des pratiques de corruption. Michèle Alliot-Marie n'a pas démenti avoir emprunté l'appareil mais a relativisé les liens entre Aziz Miled, son ami propriétaire de l'appareil, et Belhassen Trabelsi, beau-frère de l'ex-président tunisien, qui sont d'ex-associés. Malgré les critiques émises par une grande partie de l'échiquier politique, Michèle Alliot-Marie a rejeté toute idée de démission.
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