Burkina Faso : conférence internationale sur les questions de population et le développement en Afrique de l'Ouest
le 09/02/2011 12:28:13
Burkina Faso

Une conférence internationale sur les questions de population, le développement et la planification familiale en Afrique de l'Ouest francophone, s'est ouverte mardi à Ouagadougou, sous le thème "Population, Développement et Planification Familiale en Afrique de l'Ouest francophone : l'urgence d'agir" et sous la présidence du président du Faso, Blaise Compaoré.

(Xinhua) --Les participants venus de neuf pays d'Afrique de l'Ouest francophone que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Togo vont partager leurs expériences en vue d'aboutir à des propositions en faveur des politiques relatives à la planification familiale.

Il s'agira pour les participants d'examiner les résultats obtenus en termes d'avancées, de perspectives et de faire des propositions fortes afin d'impulser le processus engagé depuis la conférence internationale sur la population et le développement tenue au Caire en 1994.

Selon les statistiques de l'OMS, chaque année, 4 millions de femmes ont recours à un avortement clandestin en Afrique, région qui concentre plus de la moitié de la mortalité maternelle mondiale.

Les mêmes statistiques indiquent que l'Afrique de l'Ouest francophone est particulièrement concernée par le risque pour une femme de mourir au cours de sa grossesse ou de l'accouchement, qui est 3,5 fois plus élevé que dans les autres régions en développement et 270 fois plus élevé que dans un pays du Nord.

Cette situation résulterait directement de l'ampleur des besoins non couverts en planification familiale et d'un accès insuffisant à des services et à une information de qualité. Dans la sous-région, entre 20 et 30% des femmes qui souhaitent différer leurs grossesses ou arrêter d'avoir des enfants n'ont pas accès à une méthode de contraception sûre et efficace.

C'est pourquoi, dans son adresse aux participants à la conférence, le président Compaoré a indiqué que dans la perspective d'un développement humain durable, la promotion de la santé de la mère reste une question essentielle dans notre sous-région au regard du taux élevé de mortalité maternelle.

"En Afrique subsaharienne, le risque pour la femme de perdre sa vie au cours d'une grossesse ou d'un accouchement demeure élevé avec un ratio de 1 pour 26. Environ 13% des décès sont attribués à des interruptions de grossesse mal pratiquées et à l'absence d'un suivi sanitaire adéquat", a fait remarquer M. Compaoré.

Il a exhorté les délégués à prendre de nouvelles décisions visant à faciliter le financement des programmes en matière de population et de planification familiale pour une plus grande maîtrise de l'évolution démographique au sein des Etats dans les dix prochaines années.

Rappelant que les questions de population en Afrique représentent de véritables défis à relever pour accélérer l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et réaliser une croissance soutenue, Blaise Compaoré a invité les participants à réfléchir sur le droit à la santé reproductive et sur celui des couples à maîtriser leur vie procréative.

Cette conférence, de l'avis de M. Compaoré, vise à repositionner dans l'agenda politique des Etats de l'Afrique de l'Ouest francophone, la planification familiale comme un facteur déterminant pour l'amélioration de la qualité de vie des populations.

"La croissance démographique rapide observée en Afrique de l'Ouest francophone contribue à accentuer le chômage, le sous emploi et la pauvreté aussi bien en milieu rural que dans les centres urbains", a dit M. Compaoré, précisant qu'elle est aussi source de conflits entre les différents groupes sociaux.

"L'atteinte de nos objectifs de développement passe par notre détermination à poursuivre nos engagements politiques et financiers, et notre attachement à consolider le développement du capital humain", a-t-il prévenu.

Il a invité les ministres, experts et techniciens, les religieux et coutumiers du domaine de la population et de la santé à rendre opérationnelles les dispositions institutionnelles, législatives et financières mises en place ainsi que les mécanismes de suivi-évaluation des futures actions.

Cette conférence regroupe des membres du gouvernement, des responsables ministériels, des parlementaires, des représentants de la société civile (responsables d'ONG, chefs religieux et communautaires), des représentants d'organisations internationales et de pays donateurs.

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