Le Premier ministre kényan, Raila Odinga, est officiellement candidat à l'élection présidentielle de mars dans le pays, les premières depuis celles, meurtrières, de fin 2007, a-t-il annoncé samedi à Nairobi aux côtés des membres de sa coalition.
"Je m'engage auprès du peuple kényan et de la Coalition pour la réforme et la démocratie (CORD) en acceptant la nomination à la candidature présidentielle", a-t-il déclaré lors d'un meeting organisé dans la capitale kényane. Raila Odinga était déjà candidat lors de la présidentielle de 2007 mais avait perdu face au président sortant Mwai Kibaki. La réélection contestée de ce dernier avait débouché sur de sanglantes violences inter-ethniques, qui avaient fait plus de 1.000 morts et des centaines de milliers de déplacés.
Le Premier ministre avait formé l'alliance CORD début décembre avec le vice-président Kalonzo Musyoka, le ministre du Commerce Moses Wetangula et les dirigeants d'une dizaine de petits partis. M. Musyoka, qui visait aussi la présidence, fera finalement campagne dans le but de conserver son poste de vice-président. "Je suis devant vous aujourd'hui pour annoncer que j'ai placé, en premier, les intérêts du pays (...) et abandonné mes ambitions présidentielles personnelles au profit du Premier ministre Raila Odinga," a déclaré M. Musyoka lors du même meeting.
L'alliance électorale CORD avait répondu à celle formée quelques jours plus tôt par le vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta et un ancien ministre, William Ruto. MM. Kenyatta et Ruto, qui comme M. Odinga figurent parmi les favoris du scrutin, sont tous deux inculpés par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l'humanité pour leur rôle présumé dans des massacres inter-ethniques post-électoraux de fin 2007 et début 2008. Leur procès devant la CPI doit débuter le 10 avril et devrait donc coïncider avec le scrutin présidentiel, dont le premier tour aura lieu le 4 mars et le second un mois plus tard. 23122012 Jeuneafrique
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