Deux gendarmes camerounais ont été tués et un autre blessé puis un sous-préfet, un maire et son adjoint ainsi que deux commissaires de police dont un commissaire spécial (pour la surveillance du territoire) et un commissaire de sécurité publique ont été enlevés à la suite d'une attaque armée à Bakassi, a confirmé mardi à Xinhua un responsable militaire à Yaoundé.
(Xinhua) --L'attaque menée par des individus armés non identifiés contre une embarcation transportant le sous-préfet de Kombo a Bedimo, Ayuk Edward Takor, et une délégation d'officiels camerounais, a eu lieu dimanche dans l'après-midi, rapportent mardi des journaux locaux citant des sources sécuritaires.
Parmi les otages « tenus en respect par leurs ravisseurs » et « conduits vers une destination inconnue », le quotidien privé La Nouvelle Expression paraissant à Douala, la métropole économique camerounaise, cite en outre « le commandant de la brigade de gendarmerie ainsi que quatre de ses éléments et le pilote de l' appareil ». Le Jour, un autre quotidien privé paraissant cette fois à Yaoundé, la capitale du pays, fait état d'un total de 12 personnes enlevées par les commandants d'Africa Marine Commando, une excroissance des Bakassi Freedom Fighters, groupe rebelle nigérian du Delta du Niger ayant revendiqué l'attaque dans des médias étrangers.
D'après les deux journaux, les ravisseurs ont exigé une rançon et la libération sans condition de leurs camarades capturés lors d' attaques précédentes par l'armée camerounaise et gardés dans des lieux tenus secrets au Cameroun. Se contentant de préciser la mort des deux gendarmes et « un seul blessé », contrairement à d'autres sources qui en ont annoncé plusieurs, l'enlèvement du sous-préfet, des deux élus municipaux et des deux responsables de la police, le lieutenant-colonel Léandre Kenmegne, chef de la division de la communication du ministère camerounais de la Défense joint par Xinhua, n'a pas donné d'autres détails sur cette attaque.
Des réunions de crise se tenaient à Yaoundé, a toutefois déclaré le responsable militaire. Les autorités n'avaient pas encore faite de déclaration officielle, mais une source de l'armée contactée par Xinhua a indiqué que la démarche était en cours et que toutes les informations concernant les événements annoncés étaient au préalable rassemblées. Bakassi est un territoire du Sud-ouest du Cameroun envahi fin 1993 par l'armée nigériane. Il a été rétrocédé le 14 août 2008, deux ans après le retrait de ces forces, grâce à un arrêt de la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye aux Pays-Bas le 10 octobre 2002 et un accord politique conclu le 12 juin 2006 à Greentree aux Etats-Unis par le Cameroun et le Nigeria. Depuis 2007, des individus armés non identifiés ou clairement identifiés comme étant des rebelles et pirates nigérians y mènent des attaques contre des positions camerounaises et des plateformes pétrolières appartenant à des compagnies étrangères, avec à la clé des massacres et des enlèvements. Cette zone est réputée riche en pétrole et en poissons.
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