Des enfants en République centrafricaine ont besoin de protection d'urgence en raison de tensions très répandues entre les forces pro-gouvernementales et les rebelles de la Séléka, a indiqué une responsable humanitaire de l'ONU.
"Vous pouvez imaginer des enfants vivant dans un refuge temporaire ou à l'extérieur, des enfants qui n'ont pas accès à l'école, des enfants qui tombent malades et qui n'ont pas accès à des traitements médicaux," a indiqué Shannon Strother, chef de l'équipe d'urgence du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) en Centrafrique, lors d'une récente interview accordée à Xinhua.
Les rebelles de la Séléka, qui ont accusé le président centrafricain Francois Bozize d'avoir manqué à sa parole en vertu d'un accord de paix de 2008 et d'avoir réprimé des dissidents, ont lancé une révolte début décembre dernier, entraînant le déplacement de dizaines de milliers de personnes.
Les rebelles ont attaqué plusieurs villes à travers le pays et se déplacent à partir du nord-est en direction de la capitale, Bangui.
L'UNICEF s'inquiète du fait que certains enfants n'ont peut-être pas accès à une alimentation nutritive et que des enfants seraient probablement recrutés par des groupes armés ou feraient l'objet de violence, a indiqué Mme Strother.
La coordonnatrice a indiqué que des enfants sans protection, tels que les milliers d'enfants vivant dans la rue à Bangui sans famille ni parents, sont sollicités pour joindre des groupes militaires à titre de porteurs, cuisiniers ou même combattants et esclaves sexuels.
"Nous voulons coopérer avec ces groupes armés, qu'ils soient des rebelles ou des forces pro-gouvernementales, pour s'assurer qu'ils (enfants) ne participent pas au conflit," a expliqué Mme Strother.
La coordonnatrice a indiqué que des forces pro-gouvernementales formaient des groupes d'auto-défense à Bangui, composés principalement de jeunes, dont des enfants, à qui on demande de patrouiller dans leurs quartiers respectifs pour s'assurer qu'il n'y ait pas d'étrangers.
L'UNICEF a négocié la libération d'environ 1 500 enfants des groupes rebelles avant le conflit. "Mais nous restons évidemment inquiets pour ces enfants qui demeurent engagés dans deux camps armés et (nous) travaillons pour voir si on peut faire libérer ces enfants," a indiqué la coordonnatrice.
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