Le siège du département tunisien des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle a abrité samedi l'ouverture d'une conférence internationale sur la réalité des prisons tunisiennes et les perspectives du système pénitentiaire et de ses réformes en Tunisie qui se poursuivra sur deux journées.



"Malgré son aspect tardif, l'organisation de cette conférence internationale se veut l'une des articulations d'une stratégie nationale tunisienne fondée sur une vision globale orientée vers la réforme de l'institution judiciaire tunisienne y compris le système pénitentiaire", a souligné le ministre tunisien de la Justice Noureddine Bhiri donnant le coup d'envoi officiel des travaux de la conférence.

M. Bhiri a qualifié la réforme du dispositif pénitentiaire tunisien de "bataille" qui "n'exige pas seulement une volonté politique, un cadre législatif et des compétences, mais également l'amélioration d'une culture héritée et une rupture au niveau de la vision de la société tunisienne en la matière".

"Le thème de cette conférence internationale sur la réalité des prisons tunisiennes s'inscrit dans le droit fil des priorités de l'actuel gouvernement tunisien qui veille à mobiliser toutes les capacités humaines et financières susceptibles de réformer l' institution pénitentiaire et assurer sa conformité avec les objectifs de la révolution du pays et les standards internationaux en matière du traitement des détenus", s'est exprimé le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali lors de son allocution.

La fondation d' un nouvel Etat démocratique civile et moderne, a poursuivi M. Jebali, "recommande entre autres l' instauration d' une nouvelle génération d' institutions faisant de l'Homme un centre d'intérêt fondamental voire même une source d' existence".

Parmi les mesures proposées pour réformer le système pénitentiaire tunisien figurent la révision du cadre législatif gérant ce domaine suivant les critères internationaux, la promotion de l'infrastructure (assurer l'entretien des prisons et l' amélioration de leur gestion), ainsi que la réintégration des détenus libérés dans la vie sociale.

D'un autre côté, "la réforme des institutions pénitentiaires tunisiennes se veut fortement liée avec le processus global de réforme politique et sociale du pays" d'autant plus que l'intérêt porté à cette question pourrait constituer un baromètre pour mesurer "le degré d'engagement sérieux de l'actuel gouvernement tunisien pour satisfaire l' aspiration de son peuple au changement et rompre avec les pratiques de l' ancien régime", a estimé Mme Taghreed Jaber, directrice régionale de l'Organisation internationale pour la réforme pénale.

Mme Jaber a ajouté que son organisation "encourage le gouvernement tunisien à travailler sur des programmes réformistes pratiques et concrets qui ciblent directement le développement du système pénitentiaires, la promotion des services offerts au sein des prisons outre un processus administratif garant des droits et de la dignité des détenus".

Cette conférence internationale sur les prisons tunisiennes s' organise en collaboration avec certaines organisations internationales dont l'Organisation internationale pour la réforme pénale et le Comité international de la Croix rouge dans la zone Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord).
20012013
Xinhua