Le Nigeria, élu vendredi soir à la tête du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), s'engage à achever la mise en oeuvre de la force panafricaine de réaction rapide, la Force africaine en attente (FAA) de l'Union africaine (UA), a déclaré le ministre nigérian des affaires étrangères, Olugbenga Ashiru, lors d'une interview à Xinhua samedi en marge des travaux du 20e sommet de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba en Ethiopie.
"Nous devons agir ensemble, rapidement et d'une façon décisive", a déclaré le ministre nigérian, "Nous ne pouvons pas accepter que des criminels continuent de se servir de notre territoire".
La formation d'une "Africa Standby Force" a été en discussion par les dirigeants africains au cours des dix dernières années, mais la mise en oeuvre a été en retard dû au manque de financement et de soutien politique des pays membres de l'UA.
"Oui, le principal défi a été le manque de financement. Mais maintenant, nous avons indiqué aux pays membres de l'UA qu'il est temps d'agir. Le financement doit être trouvé par tous les moyens pour que la force puisse être mise en place dès que possible", a déclaré le ministre.
La force africaine de réaction rapide devra avoir une unité à être déployée dans le pays où la violence est susceptible de se produire, ou à intervenir dans le plus bref délai possible quand un gouvernement légitimement élu est renversé. Elle devra aussi avoir un effet dissuasif aux menaces contre les souverainetés des nations africaines.
Avec l'initiative de la formation de cette force, l'Afrique souhaite prendre en main les défis sécuritaires au lieu de dépendre de l'intervention de puissances étrangères, tel que témoigne actuellement le cas du Mali, pays de l'Afrique de l'ouest qui a sollicité l'intervention de la France pour empêcher les rebels d'atteindre la capitale Bamako, faute de déploiement rapide d'une force africaine.
L'incapacité d'intervenir militairement a également rendu l'Afrique fragile aux activités illicites transfrontalières, telles que les transferts d'armes, de drogue et d'êtres humains parmi les autres vices.
Lors de l'ouverture jeudi de la 22ème session ordinaire de la Commission de l'UA, la présidente de la Commission de l'Union africaine (CUA), Nkozasana Dlamini-Zuma, a appelé à la nécessité de mettre en oeuvre la Force africaine en attente, en vue de fournir le continent avec une réponse rapide aux conflits et d'autres situations qui nécessitent leur intervention.
La présidente de la Commission de l'Union africaine a aussi souligné que l'architecture de paix et de sécurité (APSA) a été un outil pour la gestion des conflits sur le continent, comme en témoignent les résultats obtenus en Somalie, au Soudan, au Soudan du Sud et à Madagascar.
Héritage de l'Acte constitutif de l'UA qui a été adopté en 2000 et qui a vu l'UA succéder à l'Organisation de l'unité africaine ( OUA), la FAA se composera de cinq forces régionales qui fourniront chacune 5 000 soldats : australe, orientale, de l'Ouest, du Nord et Centrale.
Malgré le retard accusé dans sa mise en oeuvre d'une force panafricaine d'intervention rapide, des forces qui correspondent à cette d'idée mais d'une forme régionale, telle que la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) est de plus en plus fréquemment impliquée dans les procédures liées aux opérations de sécurité menées par l'UA. 27012013 Xinhua
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