Centrafrique : l'UA fait part d'"une vigilance de tous les instants" après les accords de paix de Libreville
le 27/01/2013 09:08:50
Centrafrique

Deux semaines après les accords de paix signés le 11 janvier à Libreville au Gabon entre le pouvoir de Bangui, la coalition rebelle Séléka qui cherche à le renverser et l'opposition démocratique, les responsables de l'Union africaine (UA) font part d'"une vigilance de tous les instants" concernant la République centrafricaine (RCA).


Bien que dominé par la crise malienne, le 20e sommet de l'UA qui se tient officiellement dimanche et lundi à Addis-Abeba en Ethiopie consacre aussi ses discussions sur le dossier centrafricain, entre autres les sujets préoccupants de paix et de sécurité sur le continent. Par exemple, un mini-sommet de chefs d'Etat du Conseil de paix et de sécurité (CPS) tenu vendredi soir s'y est penché.

"Nous soutenons à l'UA et je crois que le reste de la communauté internationale aussi. Mais, l'expérience montre que c'est comme lorsqu'on a un bébé, il faut le mettre à l'abri des courants d'air et s'assurer qu'il ne prenne pas un virus. La vigilance s'impose quand même", a souligné le commissaire à la paix et la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra, samedi à Xinhua.

Vigilance parce que, d'après lui, "c'est toute la doctrine et la pratique du règlement des conflits qui suggèrent qu'il faut absolument veiller aux détails et faire preuve d'une vigilance de tous les instants". Même s'il évite de parler d'inquiétudes, le diplomate algérien a mentionné l'urgence de former le gouvernement d'union nationale consacré par les pourparlers de Libreville.

Comme l'acte d'officialisation de cette décision prise lors du sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC, à laquelle la RCA appartient) les 10 et 11 janvier dans la capitale gabonaise, le nouveau cabinet continue de faire attendre une semaine après la nomination du Premier ministre, Nicolas Tiangaye, issu de l' opposition démocratique.

"Il faut parfois donner du temps au temps. Ça ne veut pas dire qu'il faut en abuser. Il y a des choses qui sont nouvelles, qui demandant des consultations. Donc, il faut évidemment insister pour que ces consultations soient menées avec diligence, mais dans le même temps ce qui est nécessaire est nécessaire", a noté Ramtane Lamamra.

Aux yeux des observateurs, le dialogue politique intercentrafricain n'a favorisé qu'une sorte de cessez-le-feu et a calmé une offensive militaire, ce qui signifie qu'il ne permet pas de sortir véritablement de la crise.

"On ne peut pas attendre des miracles ni du gouvernement de M. Bozizé qui ne semble pas avoir une vraie vision de comment sortir son pays de l'ornière, ni non plus de cette coalition assez hétéroclite et improbable que constitue la Séléka", a analysé à Xinhua Dr. Paul-Simon Handy, chargé de programme à l'Institut d' études de sécurité (ISS), un think-tank basé à Pretoria en Afrique du Sud.

"Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de bonne volonté. On voit le temps que le président, qui n'apprécie guère le Premier ministre, a pris pour adouber sa nomination. Le gouvernement n'est toujours pas formé", a jugé le chercheur.
27012013
Xinhua

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