Moins nombreux lors de l'ouverture, les quelques participants à la clôture du 11e Forum social mondial de Dakar, ont accueilli avec enthousiasme sous une pluie d'applaudissements et de sifflés le départ de Hosni Moubarack, comme une victoire des altermondialistes.

Intervenant clé, Taoufik Ben Abdallah, le coordonnateur du forum africain a rappelé combien la révolution tunisienne avec le départ de Ben Ali au début du forum et la démission annoncée d'Hosni Moubarack à la clôture était aussi symbolique pour les altermondialistes. Il a aussi relevé la forte participation africaine grâce aux caravanes qui sont venues de toutes les régions africaines. Pour lui c'est « le plus grand rassemblement des africains au monde et "c'est là que se construit l'unité africaine" tant théorisée et chantée par les peuples et les décideurs politiques a t-il conclut.
Quant à Abdel Bedoui, de la délégation tunisienne, heureux d'avoir participé en tant que membre du mouvement associatif au Forum social mondial, il n'a pas manqué d'exprimer sa satisfaction de voir « démasquer le discours fallacieux des institutions internationales qui n'ont pas manqué de soutenir largement la dictature de Ben Ali pour ses supposées performances économiques».
Tous à l'unanimité ont loué la bravoure du peuple égyptien dans sa bataille pour la démocratie. Perçue, comme une victoire de la rue, donc des altermondialistes, la démission de Hosni Moubarak, amène beaucoup de participants au Forum social mondial, à l'image du représentant de la délégation égyptienne qu'en «En Afrique, le changement est possible, parce qu'il s'y passe quelque chose».
C'est dans cet même ordre d'idée que le Marocain Hamouda Soubhi, l'un des animateurs du Forum social maghrébin a abondé en indiquant qu'il est temps « de démocratiser toute la région».
Dernier intervenant, Guiss Massia, membre du Comité mondial du Forum social mondial, a qualifié le forum de Dakar de «une très grande réussite» grâce aux foras sociaux qui ont permis aux mouvements sociaux d'avoir une position commune mais également la première marche d'ouverture. Il a comparé la marche à celle des porteurs de pancartes en souvenir aux quelques 65000 personnes réunies à la Place Protêt (actuelle Place de l'Indépendance du Sénégal) pour réclamer l'indépendance en brandissant des pancartes devant le chef de l'Etat français, Charles De Gaulle, en visite à Dakar le 26 août 1958.