20110215
Xinhua
LE CAIRE, 14 février (Xinhua) -- L'armée égyptienne a élaboré une feuille de route de la période de transition pacifique devant déboucher sur des changements réels et tangibles dans le pays.

Le Conseil suprême des forces armées égyptiennes a déclaré dimanche par la voie du communiqué numéro 5 qu'il suspendrait la constitution, dissoudrait le parlement et établirait un comité d' élaboration de la nouvelle constitution du pays.

Ces mesures répondent aux attentes des manifestants et de leurs leaders à la suite de la démission, vendredi, du président Hosni Moubarak, après 18 jours de manifestations de masse au Caire et dans le reste du pays.

Les différentes sensibilités politiques qui composent le mouvement ont accueilli favorablement la décision prise par l'armée de suspendre la constitution, de dissoudre le parlement et d'établir un comité dont la mission consistera à amender la constitution du pays avant de la soumettre à un référendum populaire.

"Le Conseil suprême des forces armées militaires semble désormais contrôler la situation", a déclaré Gamal Assad, analyste politique égyptien et ancien parlementaire.

"Le parlement doit être dissout", a-t-il ajouté.

Dans le même temps, le gouvernement en charge des affaires courantes assurera une période de transition de six mois, durant laquelle les rapports gouvernementaux devront être soumis au commandement militaire suprême.

De nombreux analystes estiment toutefois que ce semestre ne suffira pas pour paver la voie à l'organisation d'élections législatives équitables et libres, a déclaré Gamal Zahran, titulaire d'une chaire à l'université de Port Said et ancien parlementaire égyptien.

La phase de transition vers la démocratie sera jalonnée de nombreuses difficultés et obstacles, selon des analystes.

Gamal Assad a indiqué que la principale difficulté résidait dans la détermination des moyens à employer pour unifier les forces politiques égyptiennes, le mouvement révolutionnaire étant composé de nombreuses sensibilités politiques.

Il s'agit d'"une organisation sans direction", a déclaré M. Assad avant d'ajouter que cette mosaïque politique représentait un défi de taille dans l'optique de l'élaboration d'une nouvelle constitution, chaque fraction souhaitant que ses revendications soient satisfaites.

De nombreux analystes prédisent que le prochain exécutif sera un gouvernement de coalition ,ce qui pourrait provoquer une nouvelle crise politique.