Congo, République démocratique : la presse accueille prudemment l'accord-cadre pour la paix à l'Est
le 26/02/2013 09:44:24
Congo, République démocratique

Les médias de République démocratique du Congo (RDC) se sont montrés prudents ou dubitatifs, lundi, après la signature d'un accord destiné à ramener la paix dans l'Est du pays, certains craignant que ce soit un énième accord stérile.




Onze pays africains ont signé dimanche à Addis Abeba cet accord, qui doit notamment renforcer la mission de l'ONU en RDC (Monusco) pour y combattre les rébellions, dont le Mouvement du 23 mars (M23), actif depuis mai 2012.

Le quotidien Forum des As estime que, "au cas où l'accord serait effectivement appliqué", la RDC retrouvera son intégrité et le M23 aura "perdu son parrain, le Rwanda" - accusé avec l'Ouganda par des experts de l'ONU de soutenir les rebelles.

Ces deux pays, qui ont signé l'accord d'Addis Abeba, réfutent les accusations de soutien. Mais pour le quotidien Le Phare, "il est bizarre de constater qu'aucune allusion n'est faite à ces deux pays, pourtant reconnus de longue date comme les principaux sponsors du M23".

"Les Congolais aimeraient savoir à quoi rime un accord-cadre qui impose tout à leur pays et rien aux agresseurs rwandais et ougandais", poursuit le journal, déplorant que l'accord "parle démocratie, décentralisation, réformes politiques, économiques, sociales, militaires (. . . ) comme si l'ONU et l'UA (Union Africaine) s'adressaient à une colonie".

"L'accord de paix signé, les signataires [sont] mis devant leurs responsabilités", estime pour sa part L'Observateur. Cependant, il souligne que l'accord est "défi difficile à relever compte tenu des enjeux géostratégiques et économiques".

D'autant, rappelle-t-il, que "de nombreux accords (. . . ) ont déjà été signés ces dernières années, sans permettre de ramener une paix durable dans cette zone" riche en minerai. Même constat pour Le Forum des As, qui espère que "cette fois-ci soit la bonne".

L'accord d'Addis Abeba pourrait permettre la mise en place d'une "brigade d'intervention" spéciale de l'ONU dans l'Est, ainsi que la nomination d'un envoyé spécial de l'ONU pour la région des Grands Lacs. La brigade devrait compter 2. 500 hommes et être intégrée dans la Monusco, qui en compte 17. 000.

Le Potentiel regrette que les signataires ne se soient pas plutôt engagés "en faveur de la détermination sans équivoque de la mission de la force neutre ou d'interposition, une force avec comme mandat clair: l'imposition de la paix dans l'Est de la RDC".

D'après lui, "ce principe primordial aurait dû être énoncé" au lieu de "circonlocutions qui ne rencontrent pas les attentes d'un peuple fatigué par des assauts injustifiés des voisins prédateurs".
26022013
Jeuneafrique

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