Le ministre sud-africain du Commerce et de l'Industrie Rob Davies a souligné mardi la nécessité de protéger les droits de propriété intellectuelle des pays en développement.
S'adressant au Forum de la propriété intellectuelle en Afrique à Johannesburg, M. Davies a déclaré que la connaissance de certaines herbes traditionnelles avait été dérobé dans des pays en développement par certaines entreprises sans scrupule qui volent le savoir et le font enregistrer à leur nom.
"Il y a des entreprises de pays développés qui exploitent nos plantes indigènes et nos produits culturels, les font enregistrer à leur nom, et nous volent nos connaissances collectives ainsi que leurs bénéfices. Les pays développés piratent ces connaissances transmis de génération en génération. Un grand nombre de produits alimentaires que nous consommons proviennent des pays développés. Certains d'entre eux nous ont été volés il y a des siècles et ont été enregistrés là -bas", a-t-il déclaré.
Une entreprise française a tenté récemment de faire enregistrer le rooibos, qui est une culture sud-africaine traditionnelle. M. Davies a déclaré aux délégués qu'il avait déposé à ce sujet une plainte auprès de l'ambassade française en Afrique du Sud.
Le ministre a déclaré que les patentes et brevets ne devraient pas être des barrières mais qu'il fallait trouver un équilibre entre la protection des brevets et le bien public.
L'Afrique du Sud est signataire de la convention de l' Organisation mondiale du commerce sur les Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC).
Lorsqu'une entreprise enregistre un brevet, celui-ci subsiste pendant vingt ans, a indiqué M. Davies.
M. Davies a également déclaré que son pays s'efforcerait de protéger les clients de produits de contrefaçon.
"Il y a des entreprises qui vendent des biens en affirmant qu'ils ont été fabriqués en Afrique du Sud. Cela couvre également les films et les autres produits locaux, (dont la contrefaçon) prive les artistes locaux du fruit de leur labeur", a-t-il dit.
Ainsi, des disques compacts sont piratés, ou des films de mauvaise qualité sont réalisés de manière illicite et vendus à bas prix en Afrique du Sud.
Plus de 500 délégués du monde entier assistent à ce forum destiné à discuter des moyens dont la propriété intellectuelle peut devenir un outil intégré aux démarches de développement économique et d'industrialisation. Le Forum doit conduire vers une harmonisation des lois relatives à la propriété intellectuelle, à son utilisation dans le commerce et à sa protection. 27022013 Xinhua
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