Tunisie : Ben Jaafar espère un gouvernement dans les 24 à 48 heures
le 06/03/2013 09:38:46
Tunisie

Le président de l'Assemblée nationale constituante tunisienne Mustapha Ben Jaafar pense que le nouveau gouvernement tunisien sera formé "dans les 24 à 48 heures", même si des blocages subsistent encore sur les noms des personnes et la plateforme politique, a-t-il indiqué mardi à Paris.



Le chef du gouvernement, l'islamiste Ali Larayedh, ministre de l'Intérieur sortant, "doit présenter son équipe dans les 24 à 48 heures", a estimé M. Ben Jaafar au cours d'une rencontre avec des journalistes, avant d'être reçu à l'Elysée par le président François Hollande en fin d'après-midi.

M. Larayedh n'a donné presque aucun détail sur les pourparlers en cours depuis sa nomination le 22 février pour remplacer le Premier ministre démissionnaire Hamadi Jebali, entré en conflit avec son propre parti, Ennahda (islamiste).

Ses pourparlers visent à inclure dans le gouvernement, outre Ennahda et ses deux alliés actuels, les partis de centre-gauche Ettakatol de Mustapha Ben Jaafar et le Congrès pour la République du président Moncef Marzouki, au moins deux autres formations.

Si Ennahda a cédé sur un point clé en acceptant que les ministères régaliens soient confiés à des indépendants, des désaccords subsistent sur "les noms pour ces ministères", a confirmé M. Ben Jaafar qui souhaite "un gouvernement de compétences" avec "le minimum de personnalités partisanes".

Mais les discussions portent aussi "sur la plateforme", a-t-il dit. Dans le climat actuel en Tunisie, "la sécurité doit être considérée comme la priorité avec une administration neutre et ferme sur la violence", a-t-il ajouté.

La composition du gouvernement doit être légalement achevée d'ici samedi, a rappelé M. Ben Jaafar, sinon il reviendra au président Marzouki de nommer une autre personnalité pour former le gouvernement.

A l'issue de sa rencontre avec François Hollande, le président de l'Assemblée nationale constituante tunisienne a indiqué que "les élections tunisiennes sont prévues avant la fin de l'année 2013".

"Nous sommes en train de travailler avec les différents groupes parlementaires et les partis d'opposition pour fixer un agenda, a-t-il précisé, estimant que "la Constitution sera prête, si tout se passe normalement, autour du mois de mai".

"Les propositions (sur les élections) vont d'octobre à novembre mais en tout cas, on s'y emploie et l'essentiel est d'obtenir un consensus sur cette feuille de route qui sera proposée très probablement dans les semaines qui viennent à l'Assemblée nationale constituante", a-t-il ajouté.

L'Elysée a pour sa part indiqué, dans un communiqué, que l'entretien avait été "l?occasion pour le président de la République de réitérer le plein soutien de la France aux Tunisiens ainsi qu'au processus de transition démocratique en cours en Tunisie".

"Le président a rappelé l'attachement de la France aux valeurs universelles qui ont porté la révolution du peuple tunisien. Il a également pris note des assurances que M. Ben Jaafar lui a données concernant le calendrier politique de la transition démocratique, dont les deux étapes essentielles sont l?adoption dans les meilleurs délais de la nouvelle Constitution et la tenue des élections", a ajouté l'Elysée.
06032013
Jeuneafrique

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