Plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Tunis samedi après-midi pour protester contre le pouvoir en place, dominé par les islamistes, lors d'un rassemblement prévu à l'origine pour défendre les droits des femmes.
Le cortège scandait des slogans anti-gouvernementaux et de défense des femmes, alors que le parti islamiste Ennahda, qui dirige le gouvernement, est régulièrement accusé de vouloir s'en prendre à leurs droits.
"Le peuple veut la chute du régime", ont notamment réclamé les protestataires.
Les pancartes des manifestants critiquaient aussi la composition du nouveau gouvernement, annoncée vendredi pour sortir la Tunisie de sa crise politique. "Le remaniement gouvernemental a été une mascarade", pouvait-on lire sur certaines affiches.
Le nouveau cabinet, sous la houlette de l'islamiste Ali Larayedh, doit remplacer l'équipe du Premier ministre Hamadi Jebali qui a démissionné après l'assassinat retentissant de l'opposant Chokri Belaïd, le 6 février.
Ce gouvernement reconduisant largement la coalition sortante, doit être soumis au vote de l'Assemblée nationale constituante mardi, et devrait obtenir la confiance des députés, Ennahda et ses deux alliés laïcs de centre-gauche contrôlant plus de sièges que la majorité requise de 109.
Cependant, pour véritablement parvenir à une sortie de crise, Ennahda devra trouver un compromis avec ses alliés et une large frange de l'opposition sur le texte de la Constitution.
Une majorité des deux tiers à l'ANC est requise pour adopter la Loi fondamentale, sans laquelle aucun scrutin n'est envisageable. 10032013 Jeuneafrique
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