Tunisie : Le vent de contestation qui s'est levé en Tunisie souffle maintenant sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (PAPIER GENERAL)
le 18/02/2011 16:28:30
Tunisie

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Xinhua
LE CAIRE, 17 février (Xinhua) -- Dans la foulée de la révolte populaire en Tunisie ayant fait chuter le mois dernier le régime du président Zine El Abidine Ben Ali, les mouvements de contestation se succèdent les uns aux autres au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, déclenchant des affrontements violents qui font de plus en plus de victimes.

Bahreïn, un petit pays du Golfe, est secoué depuis lundi par la colère des manifestants qui réclament entre autres des réformes politiques, à l'instar des revendications des protestataires en Tunisie et en Egypte.

Au moins deux personnes ont été tuées jeudi dans un affrontement entre policiers et manifestants survenu Place de la Perle à Manama, capitale de Bahreïn, théâtre de récentes protestations déclenchées par la mort de deux manifestants plus tôt dans la semaine, a rapporté la chaîne de télévision Al-Jazira.

Un mouvement de contestation similaire a également gagné la Libye, où au moins 38 personnes ont été blessées mardi dans des heurts survenus dans la ville de Benghazi, selon le journal Quryna.

Les autorités libyennes ont attribué la violence à certains "saboteurs" parmi les manifestants, qui s'étaient rassemblés devant le siège de la police, scandant des slogans contre les "dirigeants corrompus du pays".

Les militants anti-gouvernementaux ont appelé la population à observer une "journée de colère" jeudi, dans l'espoir de suivre le chemin tracé par leurs confrères tunisiens et égyptiens pour mettre fin au règne de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 41 ans.

Au Yémen, au moins deux manifestants ont été tués par balles et 14 autres blessés à travers le pays mercredi durant les rassemblements anti-gouvernementaux et les affrontements qui ont suivi avec les force de police.

Le président yémenite Ali Abdullah Saleh, au pouvoir depuis 33 ans, a désigné ceux qui réclamaient sa démission comme des "éléments" instigateurs du "coup d'Etat", les accusant d'avoir tenté de semer le chaos à travers le pays.

"Le temps des coups d'Etat et du chaos est terminé [...] Quiconque souhaite prendre le pouvoir doit le faire par les urnes, et non par le chaos dans les rues", a souligné M. Saleh.

En Iran, des échauffourées ont eu lieu mercredi entre des étudiants pro-gouvernementaux et des partisans de l'opposition à Téhéran, lors d'une procession funéraire pour Sanee Zhaleh, tué par balles dans les manifestations lundi.

Des partisans du gouvernement ont appelé à poursuivre en justice et à exécuter les chefs de l'opposition, et certains responsables ont accusé les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux d'ingérence dans les affaires intérieures de l'Iran.

En Irak, des milliers de personnes sont descendues dans les rues à travers le pays ces deux dernières semaines.

Mercredi, deux personnes ont été tuées et 24 autres blessées lorsque des centaines d'Irakiens furieux ont investi des locaux du gouvernement dans la ville de Kut, dans la province de Wasit (est du pays), en signe de protestation contre le manque de services publics, le chômage et les prix alimentaires élevés.

Les manifestants s'en sont Ă©galement pris Ă  la maison du gouverneur de la province Latif Hamad al-Turfah, Ă  laquelle ils ont mis le feu.

En Algérie, récemment secouée elle aussi par une vague de protestations, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a annoncé mercredi que l'état d'urgence imposé depuis 19 ans serait levé d'ici fin février, promettant d'adopter une série de mesures relatives au logement, à l'emploi et aux services publics.

La coalition au pouvoir a également exprimé son indignation envers ce qu'elle a appelé une "ingérence étrangère" dans les affaires intérieures de l'Algérie.

En Egypte, des ouvriers et des fonctionnaires ont poursuivi leurs grèves et manifestations mercredi, au mépris des appels répétés des autorités au pouvoir qui demandent de mettre fin à l'agitation.

Parmi les divers mouvements de protestation survenus dans le pays, l'un d'entre eux s'est produit dans la ville industrielle de Mahalla el-Koubra, dans le delta du Nil, où environ 20.000 travailleurs d'une entreprise textile ont afflué dans les rues, réclamant des augmentations de salaires et une enquête sur la corruption.

Pendant ce temps, le Conseil suprême des forces armées, qui assume l'intérim après l'éviction de l'ancien président Hosni Moubarak, a déclaré mardi qu'il transférerait le pouvoir d'ici six mois à une autorité civile à l'issue d'élections libres et équitables.

Au moins 365 personnes ont été tuées et 5.500 autres blessées dans les protestations des dernières semaines en Egypte, sans compter les victimes de la police et des forces de sécurité, a fait savoir le ministère égyptien de la Santé.

Selon des sources du ministère de l'Intérieur, 32 policiers sont morts et 1.079 ont été blessés lors des manifestations.

En Tunisie, qui a été le point de départ de la vague de contestation qui a ensuite déferlé sur l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, les autorités ont levé le couvre-feu nocturne, imposé le 13 janvier à la veille de la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali vers l'Arabie saoudite.

Cependant, l'Ă©tat d'urgence, en vigueur depuis le 14 janvier, sera maintenu jusqu'Ă  nouvel ordre, selon l'agence de presse TAP.

La vie dans ce pays méditerranéen a pour l'essentiel repris son cours normal. Le gouvernement intérimaire cherche avant tout à stabiliser le pays, en prévision des élections qui seront organisées plus tard cette année.

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