Le Mouvement du 23-Mars (M23), principale rébellion qui sévit au Nord-Kivu depuis avril 2012, est loin d’être le seul groupe armé actif dans la partie est de la République démocratique du Congo (RDC). On y retrouve au total une trentaine de milices, structurées ou non, selon les sources de la mission onusienne sur le terrain.
M23, Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), Raïa Mutomboki, Maï-maï Kifuafua… La liste des groupes armés congolais et étrangers qui prolifèrent dans les deux provinces du Kivu, ne cesse de s’allonger chaque année. Depuis la guerre menée en 1996 par l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), soutenue par le Rwanda et l’Ouganda, qui a mis fin aux 32 ans de règne de Mobutu Sese Seko, les rébellions se succèdent dans la partie orientale de la RDC.
Les déçus de l’AFDL n’avaient pas tardé, dès 1998, à lancer un nouveau mouvement rebelle, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), du sein duquel seront issues, tour à tour, deux autres insurrections, celle du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda en 2006 et celle du Mouvement du 23-Mars (M23) dirigé par Sultani Makenga depuis avril 2012.
Parallèlement, d’autres milices locales et groupes armés étrangers sévissent dans la même région du Kivu. Selon les ONG locales et internationales qui travaillent sur le terrain, et selon les sources de la Monusco, ces bandes armées seraient aujourd’hui une « bonne trentaine » dans l’est de la RDC. Les chefs d’État de la région des Grands lacs ont signé, le 24 février, un accord-cadre qui prévoit le déploiement d’une brigade d’intervention internationale pour traquer toutes ces « forces négatives », responsables de plusieurs exactions contre les populations civiles.
En attendant, les discussions piétinent à New-York où le Conseil de sécurité des Nations unies doit adopter une résolution autorisant l’envoi de la brigade d’intervention au Kivu. La proposition présentée par la France, prévoyant notamment le renforcement du mandat de la Monusco, ne fait pas l’unanimité. Certains pays doutant désormais de l’opportunité du déploiement de 2 500 hommes de plus dans l’est de la RDC, après la scission du principal mouvement rebelle, le M23, et la reddition de Bosco Ntaganda, un des redoutables chefs rebelles dans le Kivu, transféré à la CPI.
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Trésor Kibangula 26032013 Jeuneafrique
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