Le chef rebelle et ancien général de l’armée congolaise Bosco Ntaganda, surnommé "Terminator", a été présenté, mardi 26 mars, devant la Cour pénale internationale (CPI) pour une comparution préliminaire. L’audience de confirmation des charges a été fixée au 23 septembre.
On connaissait Bosco Ntaganda en treillis lorsqu’il était chef rebelle, avec son uniforme de l’armée congolaise lorsqu’il en était général. Mardi 26 mars, c’est dans un costume sombre, veste noire et cravate bleu foncé qu’il s’est présenté devant la Cour pénale internationale, visiblement moins à l’aise que dans les forêts de l’est de la RDC.
Au cours de cette courte apparition (moins d’une heure), il a demandé à être jugé en kinyarwanda, sa langue maternelle qu’il maîtrise mieux que l’anglais ou le français, et a décliné son identité. Il a dit être né le 5 novembre 1973 et être de nationalité congolaise (une information reprise à son compte par la Cour dans un communiqué).
Son audience de confirmation des charges a été fixée au 23 septembre prochain. La cour lui a lu les dix chefs d’accusations retenus contre lui, dont enrôlement d’enfants de moins de 15 ans, meurtre, viol et esclavage sexuel, pillage ou encore attaque contre des civils, tous commis dans la région congolaise de l’Ituri entre 2002 et 2003.
DĂ©tention provisoire ?
Bosco Ntaganda a confirmé en avoir été informé et a immédiatement ajouté son intention de plaider « non coupable ». La juge Ekaterina Trendafilova a interrompu son explication, expliquant qu’il ne s’agissait que d’une audience préliminaire et qu’il aurait d’autres opportunités de s’exprimer ultérieurement. Son avocat, Maître Hassane Bel Lakhdar, a d’ores et déjà annoncé son intention de réclamer la remise en détention provisoire de son client lors d’une prochaine audience.
Bosco Ntaganda est soupçonné d’avoir été le chef adjoint de l’état-major général des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), la branche armée de l’Union des patriotes congolais (UPC), une rébellion qui opérait en Ituri. En 2012, son chef Thomas Lubanga, a été condamné à 14 ans de prison pour des faits commis sur le même territoire et à la même période.
>> Voir aussi la carte des milices armées qui pullulent dans l'est de la RDC
Recherché par la CPI depuis 2006, Bosco Ntaganda s’est rendu volontairement à l’ambassade des États-Unis au matin du 18 mars. Selon Washington, il a lui-même demandé à être remis à la CPI, ce qui fut chose faite, avec l’aide du Rwanda, le 22 mars dernier.
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Par Pierre Boisselet 27032013 Jeuneafrique
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