La rébellion du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), active dans l'ouest de la Centrafrique, a confirmé vendredi avoir "perdu beaucoup d'hommes" dans des accrochages avec la coalition Séléka, l'ex-rébellion au pouvoir depuis le 24 mars.
Le dirigeant de ce groupe dissident du Séléka, Abdoulaye Miskine, joint au téléphone par l'AFP depuis Libreville, a précisé que son "bras droit" avait été tué et que lui-même avait été "blessé".
"Nous avons été attaqués et nous sommes prêts à riposter s'il le faut", a affirmé Abdoulaye Miskine, un des chefs historiques des anciennes rébellions qui a longtemps séjourné en Libye. Il a affirmé se trouver dans la zone frontalière avec le Cameroun, dans le nord-ouest de la Centrafrique.
M. Miskine a précisé avoir été "blessé" lors d'accrochages avec le Séléka entre le 2 et le 4 avril. "J'ai reçu neuf balles qui heureusement n'ont pas pénétré assez pour me tuer, grâce à Dieu", a-t-il dit. "Je n'ai pas mal en raison de ma blessure" mais "parce que j'ai perdu beaucoup d'hommes", a-t-il ajouté, sans vouloir en préciser le nombre.
Le FDPC avait rejoint le Séléka lors de l'offensive lancée par la coalition rebelle en décembre dernier, avant de la quitter en raison "de différences de point de vue", a expliqué M. Miskine.
"L'objectif de renverser (le président centrafricain) François Bozizé était commun. Il est atteint. Je ne comprends pas pourquoi le Séléka nous attaque. On a quitté le Séléka avant l'offensive victorieuse? Je l'accepte, mais est-ce une raison pour nous attaquer?"
Abdoulaye Miskine a aussi confirmé avoir reçu le renfort du Comité National pour la Restauration de la Démocratie (CNRD) du commandant Armel Sayo, ancien directeur de la Sécurité de feu le président Ange Félix Patassé, renversé par Bozizé en 2003. Il n'a pas donné d'indication chiffrée concernant ce renfort.
Début avril, un haut responsable du Séléka avait affirmé à l'AFP: "Nous sommes en train de nous déployer dans l'ouest du pays pour sécuriser la zone".
Toutefois, selon des sources concordantes civiles et militaires, des membres des Forces armées centrafricaines (FACA) fidèles au président déchu François Bozizé puis les troupes du Séléka ont pillé plusieurs villes du secteur.
"La sécurisation du territoire ne se négocie pas. Nous ne ferons pas de détails", a averti le ministre de la Communication Christophe Gazam Betty, issu du Séléka. Jeuneafrique 20131304
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