Somalie : dix-neuf morts dans un double attentat Ă  Mogadiscio
le 15/04/2013 13:44:01
Somalie

Dix-neuf personnes au moins sont mortes dans deux attentats quasi simultanés commis dimanche à Mogadiscio, dont l'attaque du principal tribunal de la capitale somalienne, ont déclaré la police et des témoins.




Dix-neuf personnes au moins sont mortes dans deux attentats quasi simultanés commis dimanche à Mogadiscio, dont l'attaque du principal tribunal de la capitale somalienne, ont déclaré la police et des témoins. Dans la première attaque, des hommes armés ceints d'explosifs ont lancé un assaut contre le complexe de tribunaux où neuf assaillants et cinq civils ont trouvé la mort.

Alors que les affrontements se poursuivaient avec les assaillants cernés dans le bâtiment, un voiture piégée a explosé peu après dans un autre quartier de la capitale, sur la route de l'aéroport au passage d'un convoi d'aide humanitaire, selon un témoin. "Des kamikazes shebab ont attaqué le tribunal (...) à la mi-journée. Au moins l'un d'entre eux a déclenché des explosifs qu'il portait sur lui, tuant plusieurs personnes", a déclaré un officier des services de renseignements, Abdirahman Mohamed.

Plusieurs des assaillants étaient toujours en vie après l'explosion et continuaient d'ouvrir le feu depuis l'intérieur du bâtiment. Au moins cinq personnes, parmi lesquelles des civils, ont été tuées dans l'attaque, a précisé Ahmed Abdulkadir, un responsable de la police venu sur les lieux de l'attaque: "le bilan pourrait être plus élevé, car la situation n'est pas encore sous contrôle".

En début d'après-midi, la zone des attaques restait totalement bouclée par les forces de sécurité, ainsi que par les soldats de l'Amisom, la force de l'Union africaine. Le tribunal est situé dans un quartier où sont concentrées les principales administrations de la région de Banadir (dont Mogadiscio est la capitale), et où est habituellement déployé un important dispositif de sécurité.

Des responsables gouvernementaux étaient sur place au moment de l'attaque, après une réunion de la Cour suprême le matin-même. Selon des témoins, les assaillants étaient vêtus d'uniformes des forces de sécurité gouvernementales. Ils ont pénétré en ouvrant le feu dans le bâtiment. "Il y a eu alors plusieurs explosions, une voiture a également explosé, toute la zone est sens dessus-dessous", a raconté un témoin, Ali Moalem.

"Nous sommes piégés par les affrontements dans les bureaux d'un bâtiment voisin", a raconté un autre témoin, Fadumo Ali, interrogé au téléphone. "Les terroristes sont toujours à l'intérieur du tribunal, ils portent des vestes d'explosifs, leur immeuble est cerné", selon M. Ali.

Alors que les combats faisaient toujours rage, une voiture piégée a explosé dans un autre quartier. Le véhicule était "garé le long de la route de l'aéroport", il a explosé "au passage d'un convoi d'aide humanitaire d'une ONG turque", selon Nur Osman, qui se trouvait sur le toit d'un immeuble voisin. Le bilan de ce nouvel attentat n'est pas encore connu.

Le 18 mars, un attentat suicide à la voiture piégée dans le centre de Mogadiscio avait fait au moins dix tués. L'attentat, le plus meurtrier mené depuis septembre dans la capitale, avait été revendiqué par les insurgés islamistes shebab comme une opération visant le chef régional des services somaliens de renseignement, Khalif Ahmed Ereg.

Les shebab ont multiplié les actions de guérilla et les attentats, notamment à Mogadiscio, depuis qu'ils ont été chassés en août 2011 de la capitale par l'Amisom. Ils ont depuis essuyé une série ininterrompue de revers militaires et ont dû abandonner progressivement la totalité de leurs bastions du sud et du centre somaliens à l'Amisom et à un contingent éthiopien, entré en novembre 2011 en Somalie.

Des combattants shebab ont néanmoins repris sans combat dimanche la ville de Hudur, capitale de la province de Bakool, à environ 300 km au nord-ouest de Mogadiscio, quelques heures après le départ des troupes éthiopiennes qui tenaient la ville depuis fin 2011.

En septembre 2012, deux kamikazes avait déclenché les vestes d'explosifs qu'il portait sur eux dans un restaurant situé en face du Théâtre national, tuant 18 personnes.
20131504
Jeuneafrique

Format imprimable Envoyer cet article ŕ un ami Créer un fichier PDF ŕ partir de cet article
Les commentaires appartiennent Ă  leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.