Le gouvernement guinéen essaie de mettre les petits plats dans les grands, en vue d'amener l'opposition à se joindre à sa démarche visant à mettre en place un cadre de dialogue dans la perspective des élections législatives.
C'est dans cette optique qu'une réunion s'est déroulée ce lundi après-midi à la Primature, sous la présidence du Premier ministre Mohamed Saïd Fofana, réunion à laquelle l'opposition s'est fait représenter à minima, à travers son porte-parole Aboubacar Sylla.
Celui-ci était porteur d'une correspondance adressée au gouvernement et au groupe de facilitateurs contenant les conditions préalables à la participation de l'opposition au cadre de dialogue.
Il s'agit de "reporter le décret convoquant le corps électoral au 30 juin, le gel des activités de la CENI et la libération des manifestants interpellés lors des récentes marches".
Le porte-parole du gouvernement Damantang Albert Camara a pour sa part indiqué à la presse avoir pris note des soucis de l'opposition, en rappelant cependant que "l'important c'est d'avoir une assemblée nationale, donc qu'il faut aller aux élections pour avoir une assemblée", et qu'il fallait aussi se retrouver autour de la table de dialogue pour discuter et voir dans quelle mesure les revendications des uns et des autres pourraient être prises en compte en vue d'une sortie de crise.
Cette rencontre à laquelle a pris part le diplomate Saïd Djinnit a été initiée en vue de trouver un accord autour de la reprise de la concertation, comme l'a souligné récemment le président Alpha Condé dans une déclaration rendue publique au terme d'un conclave avec le groupe de facilitateurs dont Saïd Djinnit, facilitateur des Nations Unies, qui s'était fait accompagner pour la circonstance par Aboubacar Somparé et Dr. Salifou Sylla, les deux facilitateurs nationaux.
Le président Alpha Condé avait promis en sa qualité de chef d'Etat, "garant des institutions, de veiller à ce que tout soit mis en œuvre avec l'appui des partenaires internationaux pour garantir la transparence et la fiabilité du processus électoral".
Il n'a pas manqué de réitérer que "toutes les mesures d'accompagnement qui seront jugées nécessaires pour assurer la sécurisation du processus seront mises en œuvre".
Cette rencontre qui s'est déroulée à la veille de la marche du 25 avril avait été précédée de la publication d'un communiqué conjoint du gouvernement et des partis politiques, qui avaient tenu à cet effet "à exprimer [leur] profonde préoccupation face aux scènes de violence dont les rues et quartiers de la capitale sont régulièrement le théâtre".
Ils ont appelé les forces de l'ordre, les militants et sympathisants des partis politiques "à faire preuve de retenue et à éviter toute forme de violence, notamment à l'occasion des manifestations organisées par les partis politiques".
Cette démarche a été saluée d'autant qu'il s'agissait d'une première depuis l'avènement du gouvernement démocratiquement élu aux affaires du pays en décembre 2010.
Le secrétaire général des Nations Unies Ban-Ki-Moon lui-même s'était félicité de cette démarche qui s'inscrit dans le cadre "des progrès accomplis en vue de la reprise du dialogue politique en Guinée".
Dans un communiqué publié jeudi dernier, le secrétaire général des Nations Unies avait qualifié d'encourageant "la signature, le 23 avril, d'une déclaration conjointe entre le gouvernement, les partis d'opposition et la mouvance présidentielle".
Il avait "salué à cet égard la déclaration faite par le Président Alpha Condé le 24 avril, dans laquelle il a exprimé sa volonté de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires en vue de garantir la transparence et la crédibilité du processus électoral, avec la contribution des partenaires internationaux".
A mesure que la date du 30 juin approche, le pouvoir tente de faire bonne figure en tendant la main à l'opposition. L'ouverture d'une enquête pour élucider la mort par balle d'un adolescent de 16 ans survenue lors de la marche du 25 avril est aussi perçue par l'opinion comme un geste d'apaisement. 20133004 Xinhua
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