20110225 Xinhua ABIDJAN, 24 février (Xinhua) -- De violents combats ont opposé jeudi à Téapleu (Danané, 600 km à l'ouest d'Abidjan) l'armée fidèle au président sortant de Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo et l'ex-rébellion des Forces nouvelles soutenant le rival Alassane Ouattara et dans plusieurs quartiers d'Abidjan des forces de l'ordre étaient aux prises avec manifestants et des individus armés.
Selon un journaliste local dans l'ouest du pays joint au téléphone par l'agence Xinhua, les combats ont débuté mercredi soir lorsque des « supplétifs libériens » de l'armée loyale à Laurent Gbagbo ont attaqué la position des Forces nouvelles à Téapleu, à la frontière avec le Liberia.
« Ils ont été repoussés jeudi matin par les Forces nouvelles qui ont récupéré des munitions, des armes et un véhicule après avoir tué au moins 12 éléments », a-t-il indiqué par téléphone à l' agence Xinhua citant une source militaire.
L'information n'a pu être confirmée par d'autres sources. L' Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) s'est inquiétée jeudi d'une « telle confrontation (qui) risque de constituer la reprise du conflit armé et donc une violation du cessez-le-feu ».
L'ex-rébellion dont le leader Guillaume Soro a été nommé Premier ministre par Alassane Ouattara, engagé dans un bras de fer avec Laurent Gbagbo autour du fauteuil présidentiel, occupe la moitié nord du pays depuis son coup d'Etat manqué en septembre 2002 contre le régime de Laurent Gbagbo.
Ces combats constituent depuis 2004 l'affrontement le plus grave entre les deux forces armées qui s'étaient engagées dans la formation d'une nouyelle armée ivoirienne dans le cadre de l' accord de paix inter ivoirien signé en mars 2007.
La fracture s'est dessinée depuis l'élection présidentielle du 28 novembre dernier remportée par Alassane Ouattara, selon la Commission électorale désavouée par le Conseil constitutionnel qui a proclamé le président sortant réélu.
La tension s'est accrue davantage, notamment à Abidjan, depuis l'appel de M. Ouattara à manifester dans les rues, à la manière égyptienne ou tunisienne, pour chasser Laurent Gbagbo du pouvoir.
Le quartier d'Abobo, favorable à Alassane Ouattara, a été le théâtre de violents affrontements avec l'utilisation d'armes lourdes entre les forces fidèles à Laurent Gbagbo et un « commando invisible » puissamment armé.
Mardi, les affrontements ont fait entre trois et une dizaine d' éléments tués parmi les forces pro-Gbagbo. Les affrontements se sont poursuivis jeudi à Abobo obligeant des habitants à fuir en masse les lieux pour se réfugier dans d'autres quartiers de la capitale économique ivoirienne.
Des affrontements ont été également signalés dans le quartier d'Attécoubé, non loin du siège de l'ONUCI. Aucun bilan n'était disponible en fin de soirée.
Les violences post-électorales en Côte d'Ivoire ont fait plus de 300 morts depuis la mi-décembre, selon l'ONU.
|