Au moins deux personnes ont été tuées par balles vendredi à Conakry dans de nouveaux heurts entre des opposants et les forces de l'ordre, a-t-on appris de sources concordantes.
"Trois de nos militants ont été tués par balles vendredi à Conakry", a affirmé à l'AFP Cellou Dalein Diallo, un responsable de l'opposition, tandis qu'une source hospitalière a fait état de "deux corps de jeunes gens, tués par arme à feu, déposés" dans un hôpital de la capitale.
Deux des victimes sont des élèves âgés respectivement de 18 et 12 ans, a indiqué Cellou Dalein Diallo qui a dit s'être rendu "à la morgue de l'hôpital de Donka", à Conakry, "pour constater les décès".
La troisième victime annoncée par l'opposant guinéen n'a pas selon lui été identifiée. Son corps repose au centre médical "Mère et enfants" de Conakry, a-t-il précisé.
"Je confirme que deux corps de jeunes gens ont été déposés cet après-midi à la morgue de l'hôpital Donka, tués par arme à feu", a déclaré à l'AFP une source hospitalière qui s'est exprimée sous le sceau de l'anonymat.
Un parent d'une des victimes, qui s'est présenté à l'AFP comme un témoin de l'incident, a indiqué que "deux jeunes gens tués l'ont été par des soldats à moto dans le quartier de Bambéto", dans la banlieue de Conakry.
L'incident est survenu lors de heurts spontanés vendredi à Conakry entre des opposants et les forces de l'ordre après plusieurs manifestations ces derniers jours d'opposants protestant contre un décret fixant au 30 juin la date des élections législatives, qui ont dégénéré en violences meurtrières.
L'opposition n'avait pas prévu de manifestation vendredi.
Mort d'un policier
Les heurts de vendredi ont eu lieu dans plusieurs quartiers de Conakry entre de jeunes opposants et les forces de l'ordre, faisant au moins huit blessés légers, avaient auparavant indiqué à l'AFP des sources hospitalières et policières.
Le nouvel incident meurtrier de vendredi survient après l'annonce par le porte-parole de la gendarmerie nationale, Mamadou Alpha Barry, de la mort d'un policier grièvement blessé jeudi lors d'une violente manifestation d'opposants à Conakry.
Ce policier faisait partie des cinq membres des forces de l'ordre et de sécurité blessés lors de cette marche d'opposants. L'un d'eux avait été "poignardé", selon le gouvernement. Au moins 21 personnes ont été blessées pendant la manifestation et sa dispersion par les forces de l'ordre, selon le gouvernement, l'opposition parlant de "dizaines" de blessés. Le 29 avril, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est déclaré "inquiet de l'instabilité" en Guinée et avait appelé au calme pouvoir et opposition. 20130505 Jeuneafrique
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