Durant les deux derniers jours, environ 200 personnes ont été arrêtées pour implication dans les heurts sanglants opposant dimanche des partisans de la mouvance salafiste-djihadiste Ansar Chariaa (partisans de la loi islamique) et les agents de l'ordre au centre du pays et dans la banlieue nord-ouest de la capitale Tunis, a annoncé le Chef du gouvernement tunisien Ali Laarayedh.


Les membres d'Ansar Chariaa appuyés par bon nombre de leurs sympathisants venus de tout le territoire tunisien ont persisté à tenir leur 3e congrès annuel dans la province de Kairouan (centre) avant de décider, vu un impressionnant embargo sécuritaire, le transfert de l'évènement à Cité Ettadhamen dans la banlieue nord-ouest de Tunis.

Déterminées à appliquer la loi, les autorités tunisiennes étaient présentes grâce à un dispositif sécuritaire musclé fermant toutes issues menant à Cité Ettadhamen où de violents heurts se sont déclenchés faisant 14 blessés dont 11 parmi les forces de l' ordre et 3 dans les rangs des manifestants. Un décès a été enregistré auprès des salafistes, selon un bilan officiel du ministère de l'Intérieur.

Intervenant sur les colonnes du journal arabe Al-Hayat (La Vie) en marge de sa visite les 19 et 20 mai à Qatar, le Premier ministre tunisien a contré les extrémistes religieux d'Ansar Chariaa : "défiant l'Etat et ses institutions et menaçant la sécurité publique, les partisans d' Ansar Chariaa ont été interdits de tenir leur rassemblement", a-t-il indiqué.

Evoquant des soucis étrangers sur une éventuelle montée du fondamentalisme dans son pays, M. Laarayedh a rassuré que ce phénomène ne peut guère trouver des racines en Tunisie faisant part de son dénigrement quant à "l'exagération et la surenchère médiatique" enregistrée en la matière.

Toutefois, le Premier ministre tunisien a admis l' existence en Tunisie d'un certain fanatisme qu'il le qualifie de "pacifique". M. Laarayedh a insisté dans ce sens que les autorités de son pays traitent ces affaires faisant recours notamment à la "sensibilisation religieuse, dialogue, éducation, culture et encadrement politique".

S'adressant à son peuple, le Chef du gouvernement tunisien a rassuré que les forces de sécurités et l'armée tunisienne contrôlent de plus en plus la situation sécuritaire en Tunisie et que les autorités tunisiennes ne négocieront jamais avec les groupuscules qui tendent vers la violence et le terrorisme.
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Xinhua