Libye : Tripoli relativement calme au milieu des remous qui secouent le pays
le 28/02/2011 11:14:58
Libye

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Xinhua
TRIPOLI, 27 février (Xinhua) -- Tripoli, la capitale de la Libye, qui est toujours sous le contrôle du dirigeant libyen Mouammar Khadafi, est demeurée relativement calme ce week-end, 12 jours après l'éclatement de la rébellion dans le pays.

Les manifestations massives réclamant le départ de M. Khadafi, au pouvoir depuis 42 ans, ont démarré le 16 février à Benghazi dans l'est du pays, et se sont rapidement propagées à travers le reste de la Libye.

En réponse à cette vague de contestations, des centaines de manifestants pro-Khadafi se sont rassemblés ce week-end sur la place Verte, au centre-ville de Tripoli, pour manifester leur soutien au dirigeant libyen et dénoncer la "désinformation" menée par certains médias arabes sur la situation en Libye.

Aux terrasses des cafés à Tripoli, les clients continuent à profiter tranquillement du soleil. "Nous progressons, mais il faut du temps, ça avance pas à pas", a déclaré Makkhazoo, un diplomate libyen à la retraite.

"Ma vie a été pertubée. On me dit de rester à la maison le soir", a confié une Allemande enseignant l'allemand à Tripoli.

Les troupes loyales à M. Khadafi sont déployées dans la capitale pour assurer la sécurité. Des tirs se font entendre de temps en temps la nuit.

Le fils de M. Khadafi, Seif al-Islam, a lancé jeudi une campagne médiatique, invitant les médias internationaux à venir faire des reportages à Tripoli pour montrer la "vérité dans la ville".

M. Khadafi a donné l'ordre de distribuer à chaque famille libyenne 500 dinars (environ 400 dollars) pour améliorer la vie de la population, a rapporté dimanche la radio nationale.

Par ailleurs, les autorités ont permis aux journalistes étrangers de visiter la ville de Zawiya dimanche, à quelque 40 km à l'ouest de Tripoli, ville où ont eu lieu des affrontements entre les troupes gouvernementales et des manifestants hostiles au régime, selon des reportages.

L'autoroute qui mène de Tripoli à Zawiya est surveillée par de nombreux soldats et policiers ainsi que par des hommes armés au visage masqué, habillés en civil. Les journalistes ont dû passer au moins cinq points de contrôle pour se rendre de Tripoli à Zawiya.

La partie centrale de Zawiya est passée aux mains des manifestants antigouvernementaux après des affrontements jeudi et vendredi. A l'arrivée d'une cinquantaine de journalistes étrangers dans la zone, quelque 300 insurgés se sont rassemblés dans la rue, brandissant des armes et chantant des slogans du type "Khadafi, c'est fini", "Khadafi dehors", "Libye libre".

Cependant, dans le quartier voisin d'al-Harsha, des centaines de personnes, dont des enfants et des femmes, se sont rassemblées pour exprimer leur soutien à M. Khadafi.

"Nous ne voulons pas de deux Libye, nous en voulons une seule", s'est écriée une femme.

Sur le chemin de retour à Tripoli, la circulation a été bloquée par près de 1.000 manifestants pro-gouvernementaux, des jeunes pour la plupart, brandissant le drapeau national libyen et le "livre vert" de Khadafi.

"Je n'aime pas ce qui s'est passé à Benghazi. Nous ne pouvons pas vivre sans Khadafi", a déclaré un manifestant.

Certains Libyens semblent ne pas vouloir se mĂŞler aux affrontements.

"Je veux juste vivre ma vie en paix, avec ou sans Khadafi", a affirmé Salah, un chauffeur.

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