Sénégal : Divergences sur le restauration de la loi tour sur la peine de mort au Sénégal (SYNTHESE)
le 24/05/2013 22:17:13
Sénégal

L'initiative d'un député visant à restaurer la peine de mort au Sénégal divise les acteurs politiques, les organisations de droits de l'homme et les chefs religieux de pays à 90% musulman et qui a opté pour la laïcité, constatent les observateurs.

La proposition de loi en ce sens est portée par Seydina Fall, député de la majorité parlementaire, qui estime que le retour de la peine de mort, abolie depuis 2004, va participer à une baisse sensible des homicides volontaires et de la délinquance.

Des députés de l'Assemblée nationale ont approuvé l'initiative de leur collègue et annonce leur volonté de soutenir cette proposition de loi.

Plusieurs religieux musulmans appuient cette proposition. Ainsi, l'imam Omar Diène de la Grande mosquée de Dakar déclare que la peine de mort en parfaite harmonie avec les recommandations de la Charia et que l'Islam préconise d'infliger la mort à un assassin.

"Une fois cette loi appliquée, personne n'osera plus tuer", soutient-il.

Cet avis n'est pas partagé par un représentant de l'église catholique sénégalaise, interrogé par la presse. Il prône plutôt la prison à vie contre les coupables de meurtres, c'est-à-dire le statu quo.

Les organisations de droits de l'homme plaident Ă©galement pour le maintien de la loi actuelle.

"Le Sénégal doit s'inscrire dans une tendance mondiale en faisant son possible pour que l'abolition de la peine de mort soit "un acquis définitif", affirme Seydi Gassama, directeur Amnesty International-Sénégal.

Au lieu de la peine de mort dont le caractère dissuasif n'est pas évident, il a demandé de s'attaquer aux causes et non aux effets de la criminalité et d'installer des commissariats de police et des brigades de gendarmerie dans les localités qui en sont dépourvus.

Les organisations de droits de l'homme sont prêtes à mener la bataille d'opinion pour que le retour de la peine mort n'aboutisse pas, ajoute-t-il, fustigeant l'exploitation "politicienne" du problème.

Abolie en 2004, la peine de mort n'a été pratiquée que deux fois au Sénégal : une première fois contre Moustapha Lô exécuté en 1967 pour avoir tenté d'assassiner le président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, et une deuxième fois, contre Abdou Ndafakh Faye, reconnu coupable du meurtre du député Demba Diop, et exécuté.

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