La procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda a accusé mardi ceux qui critiquaient la CPI de vouloir protéger les responsables de crimes contre l'humanité, au lendemain de vives critiques émises par l'Union africaine (UA).
Le président de l'UA, le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, avait accusé lundi à Addis Abeba la CPI de mener "une sorte de chasse raciale" contre les Africains. L'UA a réclamé le transfert à la justice kényane des poursuites engagées par la CPI contre le président kényan Uhuru Kenyatta et son vice-président William Ruto pour crimes contre l'humanité.
Mme Bensouda, qui s'exprimait lors d'un débat à l'ONU à New York, n'a pas évoqué précisément ces critiques. Mais à la question d'un diplomate sur des "voix" qui s'élèveraient contre l'action de la CPI, elle a répondu: "Nous savons tous qui sont ces voix".
"Ce sont les voix de ceux qui cherchent à protéger les auteurs de ces crimes. Ces voix ne soutiennent pas les victimes des crimes", a-t-elle affirmé.
"Les vraies victimes sont les victimes de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide, pas ceux qui commettent ces crimes", a déclaré Mme Bensouda. "Ce que ces voix cherchent à faire c'est à protéger les auteurs des crimes".
"Je crois que c'est une insulte aux victimes", a-t-elle ajouté.
Elle a affirmé que la CPI allait "continuer à être indépendante, à être impartiale, à appliquer la loi strictement sans aucune considération politique ou autre".
La CPI avait rejeté lundi, par la voix de son porte-parole, les accusations de racisme proférées à son encontre par l'UA et avait annoncé qu'elle ignorerait un appel de l'UA au transfert des procès des deux dirigeants kényans dans leur pays. 20132905 Jeuneafrique
|