Les députés kényans, parmi les mieux payés du continent africain, ont adopté mardi à une très large majorité un texte annulant une récente baisse de leurs salaires, décidée par une Commission gouvernementale spéciale mise en place par la nouvelle Constitution.
Le 1er mars, quelques jours avant les législatives, la Commission des Salaires et rémunérations, agence gouvernementale indépendante, chargée notamment de fixer les rémunérations dans la Fonction publique, avait décidé une baisse d'environ 40% du salaire des députés.
Elle avait ramené la rémunération mensuelle des députés à 532. 000 shillings kényans (environ 4. 800 euros) contre 851. 000 shillings (environ 7. 500 euros) lors de la législature alors sortante. Le salaire des députés n'est pas imposé.
Le salaire minimum pour les emplois les moins qualifiés au Kenya est fixé à environ 9. 800 shillings (90 euros).
Mardi, les députés ont voté un texte annulant la décision de la Commission, publiée au Journal officiel, faisant fi des critiques formulées par le président Uhuru Kenyatta - également élu en mars - ainsi que d'une large partie de la population.
"Nous ne sommes absolument pas cupides (. . . ) personne n'a le pouvoir de réduire nos salaires", a expliqué le député William Cheptumo en présentant le projet de texte, qualifiant la décision de la Commission d'"inconstitutionnelle".
La Commission n'a "aucune autorité pour fixer nos salaires", a renchéri un autre député Mithika Linturi, ajoutant: "Nous sommes des parlementaires et devons être respectés".
Ce texte est l'un des premiers adopté par les députés depuis l'installation de la nouvelle législature issue des élections du 4 mars. Il est intervenu alors que le pays était victime d'une gigantesque panne d'électricté à l'échelle nationale, due à une défaillance technique pour l'heure inexpliquée.
La nouvelle législature, la première depuis l'adoption de la Constitution de 2010, compte 350 députés contre 222 lors de la législature sortante.
En janvier, à l'occasion de leur dernier vote avant l'expiration de leurs mandats, les députés de la législature sortante avaient adopté l'octroi un bonus de départ de plus de 80. 000 euros pour chacun de ceux qui ne seraient pas réélus, une protection rapprochée après leur retraite et des funérailles d'Etat pour tous les députés.
Ils s'étaient déjà accordés le même type d'avantages quelques mois auparavant, mais le président d'alors, Mwai Kibaki y avait mis son veto. Ce qu'il avait fait à nouveau en mars, au milieu de réactions scandalisées de la population. 20132905 Jeuneafrique
|