CĂ´te d'Ivoire : les journaux pro-Ouattara absents des kiosques
le 01/03/2011 16:45:12
CĂ´te d'Ivoire

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Xinhua
ABIDJAN, 1er mars (Xinhua) -- Neuf quotidiens majoritairement pro-Ouattara sont absents depuis lundi des kiosques Ă  journaux en CĂ´te d'Ivoire, selon le constat de Xinhua.

Les responsables de ces organes de presse ont mis à exécution la décision commune de suspendre leurs parutions "jusqu'à nouvel ordre" pour dénoncer des "menaces et harcèlements" dont ils sont l'objet.

Les lecteurs ivoiriens qui ont pris d'assaut les kiosque comme tous les matins n'y ont ainsi trouvé que des journaux indépendants et les journaux pro - Gbagbo.

"Nos rédactions sont régulièrement menacées d'attaques et d'actes de vandalisme. Nous notons également avec une grande inquiétude la poursuite du harcèlement judiciaire et policier, à travers les convocations répétées des journalistes à la police criminelle", a confié le porte-parole du collectif des journaux Al Séni Dembelé.

A en croire celui-ci, la situation sécuritaire et les conditions de travail sont devenus "intenables" depuis deux semaines.

"Les journalistes sont convoqués par le procureur et soumis à des interrogatoires serrés par rapport à leurs prises de position pour Ouattara. Par ailleurs, les forces de sécurité soumettent nos agents à des sévices, ces détentions, et un de nos agents a même été enlevé", a expliqué M. Dembelé.

Interrogé par des journalistes sur la question, le ministre de la Communication du gouvernement Gbagbo, Ouattara Gonzié, a affirmé que "le gouvernement ne se sent pas concerné" par cet état de fait.

"Nous respectons leur choix et leurs décisions. Mais il faut savoir qu'en Côte d'Ivoire il y a des lois et tous les journaux qui respectent la loi n'ont aucun problème", a-t-il estimé.

La Côte d'Ivoire vit une crise post électorale opposant Laurent Gbagbo désigné vainqueur du scrutin par le conseil constitutionnel et Alassane Ouattara proclamé président par la Commission électorale indépendante (CEI) et reconnu par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO) et l'ONU.

Des observateurs s'inquiètent de la recrudescence des affrontements et de la tournure de plus en plus violente que prend la crise qui a déjà fait au moins 315 morts depuis la mi-décembre selon un bilan établi par l'ONU.

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