Le vice-président kényan William Ruto, qui fait l’objet de citation à comparaître devant la Cour pénale internationale (CPI), pourra être absent de la plupart des audiences de son procès pour crime contre l’humanité. Une absence justifiée par ses "fonctions exigeantes".
Son procès pour crimes contre l’humanité doit s’ouvrir le 10 septembre devant la Cour pénale internationale (CPI), mais il a ontenu d'être dispensé de la plupart des audiences. Le vice-président kényan William Ruto pourra être absent de la plupart des audiences a indiqué mardi 18 juin la CPI, invoquant les « fonctions exigeantes » de l'accusé.
Les juges ont accordé « la demande de William Ruto d'être excusé d'être physiquement présent en permanence tout au long de son procès », a déclaré la CPI dans un communiqué, soulignant que cet accord était soumis à certaines conditions. Cette mesure, exceptionnelle, a « pour seul but d'accommoder ses fonctions exigeantes de vice-chef d'État du Kenya », a ajouté la Cour, soulignant que William Ruto devra donc toujours utiliser ce temps loin de la Cour de La Haye « pour remplir ces fonctions ».
Les juges de Ruto avaient recommandé début juin que le procès se tienne au Kenya ou en Tanzanie voisine, une décision que doit encore prendre la présidence de la CPI. Le chef de l’État kényan Uhuru Kenyatta, dont le procès devrait s'ouvrir le 9 juillet, a également demandé que son procès se tienne dans son pays.
Meurtre et persécution
Selon les conditions posées par les juges, le vice-président devra seulement être présent lors de l'ouverture du procès ainsi que pour les déclarations finales, le prononcé du jugement et dans le cas où des victimes viennent s'exprimer devant la cour. Les juges conservent « le contrôle judiciaire de l'accusé » et toute violation de l'une de ces conditions pourra entraîner l'émission d'un mandat d'arrêt, a souligné la CPI. Initialement prévu pour s'ouvrir le 10 avril, le procès a déjà été reporté à plusieurs reprises.
La CPI avait décidé en 2012 de poursuivre, dans deux procès séparés, des membres de chacun des camps qui s'étaient affrontés lors des violences ayant suivi la réélection contestée du président Mwai Kibaki fin 2007. Ces heurts, les plus graves de l'histoire du Kenya indépendant, avaient fait plus de 1 000 morts et plus de 600 000 déplacés. Dans la première affaire, William Ruto, 46 ans, est poursuivi avec le présentateur de radio Joshua Arap Sang pour meurtres et persécutions, notamment. Dans la deuxième, Uhuru Kenyatta, 51 ans, est poursuivi, entre autre, pour meurtre, viol et persécution. (Avec AFP) 20131906 Jeuneafrique
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