Le procès de Julius Malema, l'ex-président de la Ligue de jeunesse du parti au pouvoir en Afrique du Sud, poursuivi pour avoir monnayé son appui à l'obtention de marchés publics, devrait se tenir fin novembre, une date toutefois contestée par ses avocats.
Le jeune tribun fut président de la Ligue de jeunesse de l'ANC pendant quatre ans avant de devenir un agitateur trop gênant pour son parti qui l'a exclu en 2012. Il a l'intention de fonder un nouveau parti et craint les effets négatifs d'un procès en pleine campagne pour les élections générales d'avril 2014.
"Plus tôt le procès sera terminé, mieux ce sera", a-t-il déclaré lors d'une nouvelle comparution jeudi et vendredi devant un tribunal de Polokwane, capitale de la province du Limpopo où des faits de corruption, racket et blanchiment d'argent lui sont reprochés.
Il a une nouvelle fois accusé son ancien mentor, le président sud-africain Jacob Zuma, d'"avoir tout fait pour assurer qu'il perde tout et bloquer quiconque se liant à Malema", selon ses propos cités par l'agence sud-africaine Sapa.
Son avocat, Tumi Mokwena, a reproché au parquet le calendrier retenu sans consultation pour juger l'affaire - du 18 au 29 novembre - y voyant une preuve que le procès ne serait pas équitable.
"Cela doit démarrer dans un délai raisonnable, il y a des droits", a-t-il dit, accusant "l'Etat de jouer avec le calendrier et de perdre du temps". Il a aussi estimé que dix jours de procès ne suffiraient pas à entendre tous les témoins et à examiner les 11. 000 pages de ce dossier financier.
L'ancien chef de file des jeunes de l'ANC est aussi accusé d'avoir reçu des rétrocommissions après que la société On-Point, dont sa holding familiale Ratanang est actionnaire, a remporté un appel d'offres frauduleux au Limpopo, une province dirigée par ses amis politiques.
Poursuivi avec quatre associés, il risque quinze ans de prison. Il est actuellement en liberté sous caution.
Le jeune homme, dont le train de vie luxueux contrastait avec celui des plus pauvres dont il se disait le porte-parole, a récemment dû vendre aux enchères sa propriété de Johannesburg, sa plantation et ses effets personnels pour faire face à un important redressement fiscal. 20132206 Jeuneafrique
|