Guinée : l'opposition exige la sécurité des leaders politiques avant toute négociation avec le pouvoir
le 23/06/2013 09:17:27
Guinée

La classe politique de l'opposition radicale guinéenne a exigé samedi l'instauration d'une ceinture de sécurité autours des leaders politiques guinéens, avant la reprise de toute négociation avec le pouvoir en place, sous l'égide du collège des facilitateurs.



Au cours d'une conférence de presse organisée samedi, Aboubacar Sylla, porte-parole de l'opposition regroupée au sein du Collectif des partis pour la finalisation de la transition, de l'Alliance pour la démocratique et le progrès (ADP), du Club des républicains (CDR) et du Front d'union pour la démocratie et le progrès (FDP), a indiqué la position de l'opposition face à l'impasse politique que traverse le pays en ce moment.

L'opposition républicaine a décidé de "suspendre sa participation au dialogue inter-guinéen jusqu'à ce que des conditions normales de sécurité soient assurées pour les leaders politiques" et que "les entraves de tous genres au libres exercice de leurs activités soient effectivement levées", a-t-il dit.

M. Sylla a dénoncé vigoureusement les persécutions dont sont victimes les leaders et les militants des partis politiques de l'opposition, de la part des jeunes "loubards" proches du pouvoir et de certains agents de forces de l'ordre qui violent les lis dans leurs missions de maintien d'ordre.

Selon lui, le dernier bilan des violences enregistrées le 19 juin derniers fait état de 50 blessés dont deux personnes touchées par des balles réelles tirées à bout portant par des agents des forces de l'ordres non identifiées, au domicile du chef de file de l'opposition Cellou Dalein Diallo.

"Nous demandons une réelle volonté politique des autorités pour aller de l'avant et nous restons à l'écoute du gouvernement et de la communauté internationale face à la situation critique du pays", a dit Cellou Dalein Diallo, avant d'inviter ses militants et sympathisants à faire preuve de vigilance et de mobilisation pour préserver les acquis obtenus grâce à la longue lutte menée en faveur de l'avènement d'une ère de démocratie en Guinée.

Revenant sur le dernier chronogramme rendu public par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour la tenue des élections législatives, les leaders politiques ont affirmé dans un langage commun que ce chronogramme est loin d'être réalisé et que sa faisabilité a été mise en cause par la Cour suprême, pour "non-conformité" avec les lois guinéennes, notamment le code électoral.

"Nous nageons actuellement dans une confusion totale, à travers des chronogrammes non fiables et non raisonnables que la CENI fait en guise de satisfaire le pouvoir", a expliqué Aboubacar Sylla.

Partant de ce constat, il a souligné que les décrets du président guinéen Alpha Condé convoquant les électeurs pour le 30 juin prochain, au compte des élections législatives et celui du lancement officiel de la campagne électoral n'ont pas encore été rapportés, alors que ces dates s'avères intenables, techniquement et financièrement.

Arrivé ce samedi à Conakry, le facilitateur international Said Djinnit accompagné des facilitateurs nationaux a rencontré les leaders de l'opposition et a renouvelé l'engagement de la communauté internationale à soutenir les efforts de dialogue et les volontés des parties prenantes pour un retour au calme, afin de trouver un issu favorable vers la tenue effective des élections.

A l'instant, l'opposition n'a annoncé aucune stratégie de manifestation politique. Elle déclare avoir choisi l'option du dialogue et de concertation, avec l'implication de la communauté internationale, assortie de l'assurance à parvenir à des résultats probants.
20132306
xinhua

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