Les élections législatives, fixées au 30 juin par décret présidentiel, ont été une nouvelle fois reportées, la semaine dernière, par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l'instance chargée de fixer la date du scrutin.
Les négociations semblent gelées. Les principales forces de l'opposition ont annoncé, jeudi 20 juin, qu'elles se retiraient des pourparlers, à la suite de l'agression d'un de leurs dirigeants, Cellou Dalein Diallo.
La police a refusé que ses militants l'accompagnent jusqu'au tribunal où il comparaissait pour diffamation. L'ancien premier ministre (2004 à 2006) accuse les forces de l'ordre de l'avoir brutalisé, lui et ses militants, et d'avoir investi son domicile. "Nous avons décidé de nous retirer des discussions parce que la violence, qui fait rage dans ce pays, n'est jamais punie. Les coupables ne sont jamais poursuivis", a déclaré Aboubacar Sylla, porte-parole du collectif des partis de l'opposition. Voilà maintenant plus de six ans que les Guinéens attendent des élections législatives.
Depuis le coup d'état de la junte de Moussa Dadis Camara, en décembre 2008, la Guinée Conakry n'a pas renouvelé son Parlement ni ses députés. Le premier président élu démocratiquement, Alpha Condé, s'était pourtant engagé, le jour de son investiture, le 21 décembre 2010, d'organiser des élections législatives dans les six mois. Un Conseil national provisoire (CNP) s'est alors formé. Deux ans plus tard, il est toujours en place. Et ce petit Etat de la pointe de l'Afrique de l'Ouest n'a toujours pas d'Assemblée nationale. Les désaccords persistent entre l'opposition et le camp présidentiel.
Alpha Condé avait promis, lors de son investiture, d'être le "Mandela de la Guinée", mais "il n'engage aucun dialogue de fond avec son opposition. Il ne la prend pas en considération, il la prend de haut", explique Florent Geel, (...) 20132606 lemonde.fr
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