Tunisie : «Il y a des limites à ce que nous pouvons proposer aux réfugiés»
le 30/06/2013 11:42:28
Tunisie

Le camp de transit installé en février 2011 a accueilli plus de 300.000 réfugiés. Quelque 200 personnes -des migrants économiques sans rapport avec la crise libyenne- y vivent encore...



Ce dimanche, le camp du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU à Choucha, en Tunisie, ouvert pendant le conflit armé en Libye, ferme. Mais plusieurs centaines de réfugiés sont encore présents, malgré les solutions proposées par le HCR.

Le camp de transit a été installé en février 2011, lorsque la crise en Libye qui a entraîné la chute de Mouammar Kadhafi faisait passer la frontière à des centaines de milliers de personnes. Face au déferlement de réfugiés aux frontières de la Tunisie, déjà déstabilisée, le HCR a mis en place, entre mars et décembre 2011, une initiative de solidarité globale d’envergure pour réinstaller des réfugiés dans des pays tiers.
Appel d’air d’immigration

Plus de 3.500 personnes ont été accueillies dans différents pays, aux Etats-Unis en majorité (1.700), mais aussi en Norvège, en Suède, en Allemagne, en Australie, au Canada, ou en Espagne. Après le plus fort de la crise, le fonctionnement classique de la réinstallation a repris son cours. Mais, cette opération temporaire a créé un appel d’air d’immigration vers la Tunisie, des migrants économiques notamment d’Afrique subsaharienne sans rapport avec la crise libyenne espérant pouvoir de là atteindre les pays occidentaux.

Ces derniers, en majorité, vivent encore dans le camp. Selon l'ONG Boats 4 People, qui a tenu une conférence de presse jeudi, ils sont environ 200, et ne souhaitent pas rester en Tunisie, par crainte de discrimination et en raison de l’instabilité politique et sociale du pays. «On pousse les réfugiés hors du camp, on le ferme. Nous condamnons cette absence d'aide humanitaire, l'absence de sécurité, l'absence de réinstallation», a souligné Nicanor Haon, un membre de l'ONG.
«Ils sont libres de refuser»

«Je comprends la frustration et la vulnérabilité des réfugiés, mais certaines associations leur donnent de faux-espoirs. Depuis le premier jour, la Tunisie a été très accueillante envers les réfugiés. Il y a eu beaucoup de solidarité, même si le racisme existe malheureusement partout. Nous leur avons proposé des solutions. Mais il y a des limites à ce que nous pouvons proposer, et ils sont libres de refuser. Pour ceux qui n’en veulent pas, on ne peut pas leur imposer», souligne Dalia Al Achi, chargée de l’information publique du HCR en Tunisie.

D’autant plus qu’«après le 30 juin, le HCR va continuer ses activités à quelques kilomètres du camp, rétorque Dalia Al Achi. Les tentes vont rester, mais les services et projets -cours de langue, programmes de formation, soutien à la recherche d’emploi et de logement, aide au développement de microprojets- ont été graduellement transférées dans les zones urbaines proches, notamment à Ben Gardane, où le HCR et les ONG locales -Croissant rouge tunisien et Secours Islamique- opèrent toujours.» «Si les gens ont besoin d’assistance, nous ne serons plus physiquement présents, mais nous seront toujours là pour eux», assure Dalia Al Achi.
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20minutes.fr

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