Égypte : les islamistes montrent leur force
le 06/07/2013 11:20:44
Égypte

Des dizaines de milliers de manifestants ont répondu vendredi au coup d'État contre «leur» président.




Après la joie des uns, la colère des autres. D'abord abasourdis par les événements de ces derniers jours, les Frères musulmans et leurs partisans se sont rassemblés vendredi dans plusieurs quartiers du Caire pour exprimer leur colère après l'éviction du président Mohammed Morsi et leur rejet de ce qu'ils qualifient de «coup d'État militaire». Devant l'université du Caire, où ont eu lieu mardi soir les heurts les plus violents entre l'armée et les militants islamistes, avec au moins 16 personnes tuées, leurs cortèges ont afflué après la prière du vendredi.

L'ambiance était à la colère, la tristesse, l'incompréhension et l'inquiétude. Habitués à suivre les mots d'ordre d'un parti très centralisé, les militants étaient cette fois désorientés. Certains étaient assis sur le trottoir, la tête dans les mains. Privés de leurs chefs, en résidence surveillée ou en état d'arrestation, et de leurs chaînes de télévision qui ont soudainement cessé d'émettre, incertains sur la conduite à tenir, ils étaient unanimes pour condamner la déposition d'un président démocratiquement élu.

«Je suis venue pour protester contre le coup de l'armée, dit Salah Shahin, une lycéenne de 16 ans, élève de première au Lycée français du Caire. Ce qui s'est passé est illégal. Morsi était élu pour quatre ans. On ne l'a pas laissé terminer son mandat alors que Moubarak, lui, était resté trente ans.»

«Nous avons respecté les règles du jeu», répètent les militants, «c'est nous, les démocrates, pas l'armée!» «Notre président, démocratiquement élu, a été kidnappé. On ne sait pas où il est, ni ce qu'on lui fait. Notre télévision a été fermée. C'est le début d'une nouvelle ère de répression, au nom de la révolution. Et les pleins pouvoirs ont été donnés à un complet inconnu. Que va-t-il se passer? Nous avons peur!», crie Tamer Azzar, propriétaire d'une affaire de semences (...)
20130607
Figaro.fr

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