Mali : Levée de l'état d'urgence avant la présidentielle au Mali
le 07/07/2013 10:29:05
Mali

L'état d'urgence imposé au Mali depuis janvier a été levé vendredi à minuit afin que puisse débuter dimanche la campagne en vue de l'élection présidentielle prévue le 28 juillet, a indiqué un porte-parole de l'armée.



A Kidal, ville du nord-est du pays contrôlée pendant plusieurs mois par les séparatistes touaregs et où l'armée malienne a fait son entrée vendredi, des positions de la force de l'Onu ont été attaquées.

L'état d'urgence avait été instauré au début de l'année après le lancement de l'opération militaire française Serval visant à reprendre les positions tenues par des groupes islamistes dans le nord du pays.

"L'état d'urgence est levé de fait depuis minuit hier", a dit le capitaine Modibo Naman Traoré.

"La situation militaire est maintenant stabilisée et la levée de l'état d'urgence va permettre aux candidats à l'élection présidentielle de faire campagne", a-t-il ajouté.

Vingt-huit candidats dont quatre anciens Premiers ministres sont en lice.

La sécurité n'est cependant pas totalement rétablie dans tout le pays et deux points de contrôle tenus par la Minusma, la force de paix de l'Onu, ont été attaqués samedi par des hommes armés à Kidal.

Les deux attaques simultanées ont été repoussées, a précisé un porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado.

Des experts se sont interrogés sur les conditions d'organisation du scrutin du 28 juillet, surtout dans le nord du pays, mais les nations occidentales conduites par la France, ancienne puissance coloniale, et les Etats-Unis insistent pour que le calendrier soit tenu.

UN CANDIDAT DEMANDE LE REPORT DU SCRUTIN

L'un des candidats à la présidentielle, l'ancien négociateur du gouvernement Tiébilé Dramé, a demandé un report de l'élection, invoquant notamment l'insécurité à Kidal.

L'armée malienne a repris position vendredi dans ce bastion des insurgés touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).

Quelque 200 soldats maliens sont arrivés dans le camp militaire de la ville à bord d'une vingtaine de camions pickup et des partisans du MNLA se sont rassemblés devant l'entrée du camp en signe de protestation.

Le gouvernement de Bamako et les rebelles ont signé le 18 juin un accord prévoyant le retour de l'administration civile et de l'armée à Kiedal d'ici au scrutin du 28 juillet, qui est censé parachever le retour à l'ordre constitutionnel après le coup d'Etat militaire de mars 2012.

Lundi dernier, les Nations unies ont officiellement pris le relais de la force de maintien de la paix africaine au Mali pour consolider les efforts de stabilisation du pays.

Ce transfert de commandement et l'avènement de la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) doivent permettre de plus que doubler les effectifs de cette force et d'en diversifier l'origine, au-delà de l'Afrique.

Avec 12.600 militaires et policiers lorsque son déploiement sera complet, la Minusma sera la troisième plus importante mission de la paix de l'Onu dans le monde. Les effectifs de la force africaine, la Misma, sont intégrés automatiquement dans la Minusma.

Des forces françaises resteront présentes au Mali, en appui de la Minusma, pour poursuivre la traque des rebelles islamistes qui seraient retranchés aux confins de l'Algérie et du Niger.

Hélène Duvigneau, Pierre Sérisier et Guy Kerivel pour le service français, édité par Pascal Liétout
20130707
Reuters

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