Soudan : HRW appelle le Nigeria Ă  empĂȘcher une visite d'Omar el-BĂ©chir
le 14/07/2013 10:53:26
Soudan

L'ONG Human Rights Watch a appelĂ© samedi le Nigeria Ă  empĂȘcher le prĂ©sident soudanais Omar el-BĂ©chir d'assister Ă  une confĂ©rence au sommet sur son territoire la semaine prochaine ou de l'arrĂȘter s'il s'y rendait.


Le Nigeria est partie de la Cour pĂ©nale internationale (CPI) qui a Ă©mis un mandat d'arrĂȘt contre le prĂ©sident soudanais pour crimes contre l'HumanitĂ©, gĂ©nocide et crimes de guerre dans le conflit du Darfour, dĂ©clenchĂ© en 2003.

Khartoum a confirmé que M. Béchir a bien été invité dans la capitale nigériane à un sommet de l'Union africaine sur le sida, qui s'ouvre lundi.

"Je crois savoir qu'une invitation a été envoyée", a dit à l'AFP le porte-parole du ministÚre soudanais des Affaires étrangÚres, Abubakr al-Siddiq

"Cette visite aura lieu sous peu", a-t-il ajouté.

Un responsable de l'ambassade du Soudan au Nigeria, qui a requis l'anonymat, a confié à l'AFP que M. Béchir "ira au sommet de l'Union Africaine" et qu'il est "attendu à Abuja demain (dimanche)".

Les autorités nigérianes n'étaient pas disponibles dans l'immédiat pour commenter l'invitation ou confirmer si M. Béchir était attendu.

Pour Elise Keppler, directrice adjointe du programme justice internationale de Human Rights Watch, la perspective de cette visite est "un vrai test de l'implication du Nigeria dans la CPI".

Depuis que le tribunal de La Haye a Ă©mis des mandats d'arrĂȘt contre M. BĂ©chir en 2009, ses visites et voyages dans des pays membres de la CPI ont dĂ©clenchĂ© des polĂ©miques Ă  rĂ©pĂ©tition.

Le Tchad, Djibouti ou le Kenya ont autorisé ses visites, mais d'autres pays, comme le Botswana, l'Afrique du Sud ou l'Ouganda, ont fait en sorte que M. Béchir ne pose pas le pied sur leur territoire.

Certains pays "ont trouvĂ© une solution Ă  ce problĂšme et le Nigeria devrait faire de mĂȘme", a dĂ©clarĂ© Mme Keppler Ă  l'AFP.

Si le prĂ©sident BĂ©chir se rendait bien au Nigeria, les autoritĂ©s "devraient arrĂȘter le fugitif qui veut Ă©chapper Ă  la CPI", a-t-elle ajoutĂ©.

Les pays parties Ă  la Cour pĂ©nale internationale ont une obligation lĂ©gale d'arrĂȘter les personnes visĂ©es par un mandat d'arrĂȘt de la CPI se trouvant sur leur territoire.

Depuis sa création, la CPI a inculpé une trentaine de personnes, tous des Africains, pour des crimes survenus dans huit pays d'Afrique. Le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, président en exercice de l'UA, a récemment accusé la CPI de mener "une sorte de chasse raciale" contre les Africains.
20131407
Jeuneafrique

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